John Buchan

Biographie
John Buchan
John Buchan

Fils d'un pasteur calviniste, John Buchan est né à Perth, en Écosse, le 26 août 1875.

Il a poursuivi des études supérieures à l'université de Glasgow, puis au Brasenose Collège d'Oxford, pendant lesquelles il obtint deux prix littéraires : le Stanhope Essay Prize en 1897 et le Newdigate Prize de poésie en 1898. En fait, il avait commencé à écrire en professionnel très jeune, publiant dès 1895 un premier livre, Sir Quixote of the Moors, une biographie, des articles, des nouvelles et des poèmes, débutant une collaboration avec des magazines tels que le Macmillan's Magazine, le Chamber's Journal ou le Blackwood's Magazine.

Il effectue ensuite à Londres des études de droit et devient avocat en 1901, mais la même année, il accepte le poste de secrétaire particulier de Lord Alfred Milner, haut-commissaire en Afrique du Sud, pénétrant ainsi dans les cercles de la politique.

Revenu en Angleterre en 1903, il devient directeur d'une maison d'édition, Thomas Nelson and Sons, et épouse Susan Charlotte Grosvenor avec qui il aura quatre enfants. En 1910, son roman Prester John, une histoire de civilisation perdue, est publié chez Nelson.

Auparavant, John Buchan a déjà fait paraître des recueils de nouvelles, Grey Weather (1899), The Watcher by the Threshold (1901), des romans : John Burnet of Barns (1898), A Lost Lady of Old Years (1899), The Half-Hearted (1900) et d'autres ouvrages : Scholar Gypsies (1896), Sir Walter Raleigh (1897), Brasenose Collège (1898), The African Colony : Studies in the Reconstruction (1903), etc.

En juillet 1914, le Blackwood's Magazine fait paraître en feuilleton The Thirty-Nine Steps (Les Trente-neuf marches), un remarquable roman d'espionnage mettant en scène Richard Hannay, un espion de l'Intelligence Service, inspiré de la vie d'un véritable agent secret, Edmund Ironside. L'ouvrage est publié l'année suivante en volume chez Blackwood à Édimbourg et chez Doran à New York. Il rencontre immédiatement un très grand succès et connaitra ensuite plusieurs adaptations au cinéma dont la plus célèbre est celle d'Alfred Hitchcock en 1935.

Durant la Première Guerre mondiale, John Buchan est correspondant de guerre en France pour le Times et le Daily News. Il est ensuite nommé au quartier général de l'armée britannique en 1916-1917 avec le grade temporaire de lieutenant-colonel. En février 1917, il est nommé directeur de l'information auprès du Premier ministre Lloyd George.

Durant ces années de guerre, John Buchan travaillera pour Charles Masterman, directeur du War Propaganda Bureau, écrira les vingt-quatre numéros de Nelson's History of the War et plusieurs ouvrages de propagande, comme The Battle of the Somme (1916) ou The Battle of Jutland (1916) dans lequel il taira la dureté des combats et leur coût en vies humaines.

Après la guerre, John Buchan poursuivra ces deux carrières. La première — celle qui comptait le plus pour lui — est la carrière politique. En 1927, il est élu membre du Parlement, poste qu'il occupera jusqu'en 1935, date à laquelle il est élevé au titre de premier baron Tweedsmuir d'Elsfield, et nommé gouverneur général du Canada. Sans revendiquer d'idéologie précise, il fut certainement l'un des politiciens les plus influents de son temps, éminence grise de plusieurs Premiers ministres progressistes, dénonciateur vigilant des dérives du totalitarisme et partisan passionné d'un dépassement du processus colonial (le Commonwealth est en partie son œuvre). Sa seconde carrière — celle d'écrivain — avait moins d'importance à ses yeux. Dans le domaine de la fiction, il œuvra dans différents genres. Le plus notable est celui du roman d'espionnage.

Il est à noter à quel point son double engagement d'homme d'état et d'écrivain est lié à sa formation au sein d'une certaine classe politique anglaise du début du XXe siècle, ou plus précisément d'une sorte de caste composée d'anciens d'Oxford, tous disciples de la philosophie esthétique de John Ruskin (dont, en France, se réclamera aussi Marcel Proust) et qui, regroupés autour de la figure de Lord Milner, avaient formé une organisation des plus influentes, à demi-secrète, au nom révélateur : La Table Ronde. Les serviteurs de cette mystérieuse société professaient une sorte de "socialisme d'empire" visant à un nouveau partage des richesses et du pouvoir, non plus sur la seule base du droit de propriété mais sur celle, aussi, du mérite acquis ; un retour très nietzschéen aux valeurs de l'héroïsme et de l'action en général ; et la constitution d'une sorte de chevalerie moderne fondée sur l'excellence individuelle, toute tournée vers le service de la cause publique.

Après The Thirty-Nine Steps, il poursuivit le cycle des aventures de Richard Hannay avec quatre volumes supplémentaires, Greenmantle (1916), M. Stanfast (1919), The Three Hostages (1924) et The Island of Sheep (1936), qui s'apparente au thriller policier. Le recueil The Runagates Club mêle des nouvelles d'espionnage (Dr Lartius, The Loathly Opposite) et des nouvelles policières et fantastiques ; l'une d'elles, The Green Wildebeeste, met en scène Richard Hannay.

En 1913, il avait créé un autre personnage, Sir Edward Leithen, qui apparut dans The Power-House (écrit en 1913 pendant une croisière aux Açores dans lequel John Buchan voulut "rendre hommage à son maître ès fiction, E. Phillips Oppenheim, le plus grand écrivain juif depuis Isaïe". Dans ce roman, que Buchan qualifie lui-même de shocker, Edward Leithen découvre et contrarie les plans d'un certain Andrew Lumley qui étaient de semer l'anarchie sur le monde. Edward Leithen réapparaît dans trois autres ouvrages qui ne sont pas des romans d'espionnage.

En 1921 enfin, Buchan donna naissance à Dickson McCunn dans Huntingtower. McCunn est un Écossais de la classe moyenne dans la cinquantaine qui a vendu sa prospère épicerie de Glasgow pour partir à l'aventure. Dans le premier roman, il s'associe à une bande de gamins des quartiers pauvres et à un jeune poète pour délivrer la princesse Saskia des griffes d'une bande de bolcheviques. Dans le second, Castle Gay, deux des gamins de la bande viennent en aide à un homme aux prises avec un groupe de politiciens evalloniens, tandis que le troisième, The House of the Four Winds se déroule en Evallonia et voit McCunn combattre les communistes et restaurer le prince John sur le trône de ses ancêtres...

Richard Hannay apparaît dans le prologue de The Courts of the Morning, mais le relais est pris par d'autres personnages du cycle Hannay : Sandy Arbuthnot (qui fut inspiré à Buchan par T. E. Lawrence et Aubrey Herbert, un écrivain aventurier), Archie Roylance et John S. Blenkiron. Sandy et Blenkiron fomentent une révolution dans un pays d'Amérique du Sud, l'Olifa, pour contrer un complot anti-américain et combattre les théories eugénistes et les conceptions inhumaines d'un certain Castor. John Buchan a signé un autre roman d'espionnage, A Prince of the Captivity, qui a pour héros Adam Melfort, un agent secret britannique, et qui, d'après LeRoy L. Panek, est "une tentative pour faire du roman d'espionnage quelque chose de plus qu'un simple roman d'aventures".

John Buchan donna aussi dans le fantastique, notamment dans ses nouvelles de jeunesse telles que The Grove of Ashtaroth et The Green Glen qui furent publiées dans des recueils comme The Moon Endureth : Tales and Fanciess (1912) ou The Watcher by the Threshold (1901). Son roman Witch Wood est situé dans l'Écosse du XVIIe siècle et a pour décor une forêt hantée par une force du Mal. Dans The Dancing Floor, un jeune homme est amené à protéger une jeune fille que des Grecs veulent sacrifier à des dieux antiques. Quant à The Gap in the Curtain (1932), inspiré par les théories sur le temps de J. W. Dunne, il appartient au domaine de la Science-Fiction puisqu'un savant y découvre une technique permettant de visualiser le futur. L'une des nouvelles de The Runagates Club, Fullcircle, est une histoire de fantôme.

Il signa aussi des romans d'aventures, Prester John (traduit sous les titres Le Prêtre Jean ou Le Collier du prêtre Jean), Salute to Adventurers (Salut aux coureurs d'aventures !), des biographies (Oliver Cromwell, 1934, Sir Walter Scott, 1932, etc.), des livres d'histoire (A History of the Royal Scots Fusiliers, Gordon at Khartoum, etc.), des essais (The Novel and the Fairy Tale), un roman pour enfants (The Magic Walking-Stick), une autobiographie (Memory Hold-the-Door, 1940).

John Buchan est décédé accidentellement à Montréal (Québec) le 12 février 1940, à l'âge de 65 ans.

Jacques Baudou,

John Buchan en librairie

Copyright © La République des Lettres, Paris, vendredi 13 décembre 2024
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