Écrivaine française, Sofia Fiodorovna Rostoptĉina, dite Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, est née à Saint-Pétersbourg (Russie) le 19 juillet 1799.
Fille du comte Rostopchine, ministre du tsar Paul 1er, gouverneur de Moscou lors de l'incendie de cette ville en 1812, elle appartient à une famille d'origine tartare que la tradition fait remonter à Gengis Khan.
Son enfance se passe à Moscou et dans l'immense domaine de Voronovo (45.000 hectares), près de Moscou, où 4.000 serfs sont au service de sa famille.
En 1814, elle se convertit de l'orthodoxie au catholicisme sous l'influence d'un jésuite français. Puis, le comte Rostopchine étant tombé en disgrâce, la famille se rend en France en 1817. Sophie, en dépit d'une éducation sévère y trouve de nombreuses distractions.
Sa famille, en étroit rapport avec Mme Sophie Swetchine, fait par cette dernière la connaissance des Ségur et, en 1819, Sophie épouse le trop séduisant comte Eugène de Ségur, arrière-petit-fils du Maréchal de Ségur et neveu d'un général aide de camp de Napoléon Bonaparte.
Installée à Paris, la jeune comtesse de Ségur, qui avait une prédilection pour la campagne, achète à Aube, dans l'Orne, le château des Nouettes. Cette propriété deviendra le principal cadre de sa vie et le décor de ses livres.
Nerveusement malade, délaissée par son mari volage, soumise aux pressions de sa mère et de sa belle-mère, mais ayant très à cœur ses devoirs maternels, elle se donne toute à ses fils et filles, et c'est pour ses petits-enfants, notamment Camille et Madeleine de Malaret, qu'elle écrit des livres d'histoires enfantines à partir de la fin des années 1850. Elle commence à les écrire lors du départ du père de ses petites-filles, nommé secrétaire d'ambassade à Londres, alors qu'elle est déjà âgée de plus de cinquante ans.
Ces "compositions nigaudes", ainsi qu'elles les appellent, le plus souvent ornées de vignettes dessinées, connaissent un énorme succès et font bientôt le tour du monde. Ce sont d'abord les Nouveaux Contes de fées (1857), illustrés par Gustave Doré et édités par Hachette sur l'insistance de Louis Veuillot, grand ami de la famille, puis de petits chefs-d'œuvre de récits pour l'enfance: Les Malheurs de Sophie (1858) illustré par Horace Castelli, premier volume d'une trilogie qui se poursuit par Les Petites Filles modèles (1858) et Les Vacances (1859); Les Mémoires d'un âne (1860); La Sœur de Gribouille (1861); Les Deux Nigauds (1862), L'Auberge de l'Ange gardien (1863); François le bossu (1864); Jean qui grogne et Jean qui rit (1865), Le Général Dourakine (1866), Le Mauvais Génie (1867), etc. Tous ses livres sont publiés chez Hachette dans la célèbre collection de la Bibliothèque rose.
Aux extravagances des enfants qu'elle relate dans ses récits et qui représentent l'insouciance charmante, la curiosité et parfois la cruauté, la comtesse de Ségur oppose son large bon sens et une morale accessible: la désobéissance est toujours punie et le pardon apaise ceux qui reconnaissent leurs fautes. Les parents représentent pour leur part les solides vertus bourgeoises du second Empire et les modes d'éducation novateurs préconisés à l'époque par Jean-Jacques Rousseau où la nature, la sage raison et les mouvements du cœur font parts égales. Ses récits demeurent, aujourd'hui encore, par leurs dialogues vivants et un style littéraire d'une clarté limpide, un modèle de littérature pour l'enfance.
En 1866, elle intègre le Tiers-Ordre franciscain. En 1872, elle doit vendre le domaine des Nouettes et se retire à Paris.
Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur meurt le 31 janvier 1874, à l'âge de 74 ans.
Mélanie Wolfe,
Copyright © La République des Lettres, Paris, dimanche 12 janvier 2025
républiquedeslettres.fr/segur.php
Catalogue • Nouveautés • Auteurs • Titres • Thèmes
Histoire de la République des lettres • Chez votre libraire
Recherche • Contact & Mentions légales
Droits réservés © La République des Lettres
Paris, dimanche 12 janvier 2025