Gertrude Stein

Biographie
Gertrude Stein
Gertrude Stein

Écrivain américain, Gertrude Stein est née le 3 février 1874 à Allegheny (Pennsylvanie, Etats-Unis).

Peinte par Christian Bérard, Marie Laurencin, Francis Picabia, Pablo Picasso, Tal Coat, Félix Vallotton, sculptée par Jo Davidson, Jacques Lipchitz, photographiée par Cecil Beaton, Carl Van Vechten, Man Ray, habillée par Pierre Balmain et Alice Toklas (sa compagne et amante), mise en musique par Leonard Bernstein, Paul Bowles, Al Carminé, Ned Rorem, Virgil Thomson... citée par tout le monde et lue par peu de gens, tel est le sort de Gertrude Stein qui vécut toute sa vie (à partir de 1903) à Paris. Plusieurs générations de poètes lui ont rendu un hommage enthousiaste, recueilli, dubitatif ou les trois à la fois.

Depuis les années 50, les gens des "performing arts" (le Living Theatre, le Judson Church Dance Theatre, Richard Foreman, Bob Wilson, Andy De Groat...) la choisissent comme source d'inspiration et force de désordre. Comme un de ses supporters des années 20, le grand poète William Carlos Williams, ils pensent: "Go to it, old girl !" (Vas-y, ma vieille !).

On a pris l'habitude de citer — de travers — son "Rose is a rose is a rose is a rose" — qui a inspiré un beau chapitre à Maurice Blanchot dans L'Entretien infini — pour éviter de préciser en quoi elle a bouleversé les conceptions de la prose, de la poésie et du théâtre au XXe siècle. On a longtemps préféré lire son Autobiographie d'Alice Toklas (1933), pour le plaisir des anecdotes qu'elle raconte sur la vie des peintres et des écrivains qui fréquentaient sa maison, 27, rue de Fleurus à Paris, plutôt que pour les intéressants effets de distorsions narratives (c'est Gertrude Stein qui écrit mais elle prétend être Alice Toklas, etc.). Encouragée par le fabuleux succès du livre, elle publia en 1937 L'Autobiographie de tout le monde.

Aujourd'hui, l'intérêt se porte sur ses œuvres les plus difficiles, celles auxquelles elle tenait le plus. En effet, après un recueil de trois nouvelles Trois vies (1909), elle s'était lancée dans un très long et très répétitif roman, Américains d'Amérique (1925). Se tournant ensuite vers la poésie (quoiqu'il soit difficile de distinguer chez elle ce qui est prose, poésie ou texte théâtral), elle avait publié un petit opuscule très étrange, Tendres boutons (1914), qui eut une influence majeure sur la poésie du début du siècle (Jean Cocteau en parle dans Potomac). Ce recueil, Géographie et Pièces (1922), Comment écrire (1931) , Opéras et Pièce (1932), Lectures en Amérique (1935) et les écrits qui après sa mort ont été publiés en huit volumes par l'université de Yale sous le titre Les Textes inédits de Gertrude Stein contiennent aussi les très intéressantes "Stanzas in Méditations" — en fait les textes "hermétiques" ou de rêverie théorique — et sont maintenant ceux que curieux de littérature et spécialistes lisent le plus attentivement. Sa technique d'écriture intrigue également les lecteurs contemporains: pour Gertrude Stein, les "brouillons" avaient autant de signification que l'œuvre, elle ne faisait d'ailleurs aucune différence entre les deux, écrivant elle-même sans raturer ni jeter, sans retour ni remords, désacralisant l'art par la surabondance, produisant tous les jours des pages d'écriture que sa compagne Alice Toklas retranscrivait à la machine.

Outre les œuvres ci-dessus mentionnées, on peut citer également: Lucy Church Amiably(1930), Dix Portraits (1930), Matisse, Picasso et Gertrude Stein (1933), Picasso (1938), Paris France (1940), Ida (1941), Les Guerres que j'ai vues (1945), Brewsie et Willie (1946).

Gertrude Stein est morte à Neuilly sur Seine le 27 juillet 1946, à l'âge de 72 ans.

Claude Grimal,

Gertrude Stein en librairie

Copyright © La République des Lettres, Paris, dimanche 12 janvier 2025
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