Lyman Frank Baum

Biographie
Lyman Frank Baum
Lyman Frank Baum

Écrivain et dramaturge américain, Lyman Frank Baum est né à Chittenango (New York, Etats-Unis) le 15 mai 1856. Il est le septième des neuf enfants de Cynthia Ann Stanton et Benjamin Ward Baum, homme d'affaires méthodiste d'origine allemande faisant fortune dans l'exploitation de forages pétroliers en Pennsylvanie.

Frank grandit sur le vaste domaine familial de Mattydale, près de New York, appelé Rose Lawn. Il est instruit à la maison avec ses frères et sœurs avant de suivre, entre 12 et 14 ans, deux années d'étude à l'Académie militaire de Peekskill qu'il quitte pour cause de maladie. À 17 ans, son père lui offre une presse d'imprimerie rotative. Avec son frère Henry Clay Baum, ils impriment deux petits périodiques amateurs distribués gratuitement: The Rose Lawn Home Journal, puis The Stamp Collector. Il publie aussi un essai d'une dizaine de pages consacré aux timbres. Parallèlement, il se passionne pour le théâtre.

À 20 ans, il se lance dans l'élevage de volailles, produisant des poulets hollandais de race Hamburg. Il crée en 1880 un journal professionnel sur le sujet, The Poultry Record.

Son père lui fait cadeau d'un théâtre à Richburg (New York). Il crée une compagnie et joue en 1882 sa première œuvre, une comédie musicale intitulée The Maid of Arran, inspirée par A Princess of Thule de William Blak. Il tient lui-même le rôle principal sur scène tandis que sa tante Katharine Gray, fondatrice de la Syracuse Oratory School, joue le rôle de la tante. La pièce connaît un succès modeste mais tourne cependant dans plusieurs villes. Lors d'une représentation, un incendie se déclenche et détruit entièrement le théâtre de Richburg, mettant un coup d'arrêt à la carrière d'acteur de L. F. Baum.

En novembre 1882, il épouse Maud Gage, fille de la célèbre militante féministe Matilda Joslyn Gage. Grâce à son père, il continue de diriger des théâtres à New York et en Pennsylvanie, tout en poursuivant une carrière, infructueuse, de dramaturge. En 1886, alors âgé de 30 ans, il publie un livre technique sur l'élevage des poulets, The Book of the Hamburgs.

Benjamin Ward Baum meurt en 1887. Frank, quelque peu déçu par son manque de succès au théâtre et peu fortuné sans le soutien de son père, décide alors d'aller rejoindre la famille de sa femme dans le Dakota. Il s'installe à Syracuse où il travaille d'abord comme commis dans la mercerie de son beau-frère puis représentant de commerce pour une compagnie de porcelaine. En 1888, il ouvre son propre magasin à Aberdeen, le "Baum's Bazaar", qui fait bientôt faillite. Il rachète un petit hebdomadaire local, The Aberdeen Saturday Pioneer. Il y rédige notamment une chronique, Our Landlady où, tout en regrettant en décembre 1890 l'assassinat par la police du chef indien Sioux Sitting Bull, il recommande d'exterminer totalement les peuples autochtones d'Amérique, ce qui somme toute était une opinion assez commune dans le Dakota de l'époque.

The Aberdeen Saturday Pioneer fait faillite avec la crise de la Barings de 1890. Frank, Maud et leurs quatre fils s'en vont vivre à Chicago où l'Evening Post l'engage comme journaliste. Il commence parallèlement à écrire de la littérature pour enfants.

En 1897, il fonde et publie un magazine appelé The Show Window, axé sur le merchandising visuel et la décoration des vitrines de magasins. La même année, il s'associe avec l'illustrateur Maxfield Parrish pour publier ses premiers livres pour enfants. L'un de ces ouvrages, Mother Goose in Prose, composé d'histoires qu'il raconte à ses fils, connaît assez de succès pour lui permettre d'arrêter son travail de journaliste. Deux ans plus tard, en 1899, il s'associe avec un autre illustrateur, William Wallace Denslow, pour le livre Father Goose, His Book, qui connaît un succès encore plus grand.

En 1900, L. F. Baum publie The Art of Decorating Dry Goods Windows and Interiors. Mais surtout il publie, aux éditions George M. Hill Cie de Chicago, accompagné de splendides illustrations en couleur de William Wallace Denslow, le roman qui le rendra mondialement célèbre: The Wonderful Wizard of Oz (Le Magicien d'Oz en traduction française).

En 24 chapitres qui sont autant d'aventures, Le Magicien d'Oz relate l'histoire de Dorothée, une jeune orpheline qui vit avec son oncle Henry, sa tante Em et son chien Toto dans une petite ferme du Kansas. Un jour, un cyclone inouï balaie la maison où se trouvent la petite fille et son chien. La maison tournoie dans les airs et atterrit le lendemain dans un lieu féérique, le Pays d'Oz. Une fois la surprise passée, Dorothée se met en quête du chemin pour retourner au Kansas. C'est le début d'une série de péripéties où l'héroïne rencontrera diverses créatures fantastiques qui deviendront ses compagnons de route: un Épouvantail, un Bûcheron en fer blanc, un Lion poltron, une Sorcière du Nord et une du Sud, des Arbres combattants, des Singes ailés, une Reine des souris, un Gardien des Portes ou encore des Muntchkinz, des Ouinkiz et des Kouadlingz. Finalement, au cœur de la Cité d'Émeraude, après avoir traversé le Pays de porcelaine, elle tombe sur le Grand Magicien d'Oz dans la Salle du Trône de son palais, mais celui-ci n'est qu'un homme ordinaire sans aucun pouvoir magique, un Charlatan. Avec ce captivant récit humoristique, certes inspiré des traditionnels contes de fées européens comme Blanche-Neige des frères Grimm, La Petite Sirène d'Andersen ou Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, mais à l'origine destiné à ses propres enfants, L. Frank Baum a magistralement renouvelé le genre de la littérature américaine de jeunesse. Le Magicien d'Oz n'a pris aucune ride et reste encore très agréable à lire pour le public d'aujourd'hui, même adulte.

Le livre connaît un immense succès dès sa parution et fait l'objet de nombreuses adaptations au théâtre, à la télévision (Emerald City) et au cinéma: la plus connue sur grand écran est celle de Victor Fleming en 1939, avec Judy Garland dans le rôle de Dorothy. Plusieurs comédies musicales sont également créées: citons entre autres la version de Fred R. Hamlin, directeur du Chicago Grand Opera House (The Wizard of Oz) qui reste à l'affiche à Broadway pendant plus de dix ans à partir de 1902, et The Wiz de Sydney Lumet (1978), avec Michael Jackson.

Après le succès du Magicien d'Oz, F. L. Baum écrit treize autres suites basées sur les lieux et les habitants du Pays d'Oz. De nombreux autres livres pour enfants ou de fantasy paraissent aussi sous son propre nom ou sous ses divers pseudonymes: Edith Van Dyne, Laura Bancroft, Floyd Akers, Suzanne Metcalf, Schuyler Staunton, John Estes Cooke ou encore Capitaine Hugh Fitzgerald. Au total, il est l'auteur d'une centaine de livres: 14 romans de la série Oz (la plupart illustrés par John R. Neill et publiés à raison d'un titre par an à partir de 1904 par The Reilly and Britton Cie), 41 romans dont 9 de fantasy, 83 nouvelles, 200 poèmes et 42 scénarios de films ou pièces de théâtre. Certains titres sont définitivement perdus ou restent encore inédits. Mais malgré cette abondante production et ces succès de librairie, Baum connaît des revers d'argent en finançant lui-même plusieurs pièces et comédies musicales. C'est le cas par exemple avec The Fairylogue and Radio-Plays en 1908, ce qui l'oblige à céder ses droits sur Le Magicien d'Oz et quelques autres de ses livres. Pour éviter des poursuites et des saisies par huissier, il transfère tous ses biens au nom de sa femme.

En 1910, il s'installe à Hollywood où il co-fonde en 1914 le studio de cinéma Oz Film Manufacturing Cie qui a pour objectif la production de films pour enfants basés sur les livres d'Oz. Trois long-métrages réalisés par J. Farrell MacDonald sortent dans les salles, le premier étant distribué par Paramount, mais le public n'est pas au rendez-vous. L'entreprise est vendue en 1915 à Universal.

Lyman Frank Baum décède à Hollywood le 6 mai 1919, à l'âge de 62 ans, des suites d'un accident vasculaire cérébral.

Le dernier livre de sa saga littéraire, Glinda d'Oz, est publié à titre posthume en 1920 mais la série continue longtemps après sa mort, écrite notamment par des auteurs qui s'intitulent eux-mêmes "les historiens royaux de Oz": Ruth Plumly Thompson (21 suites officielles au roman), Jack Snow, Rachel Cosgrove, Dick Martin, Sherwood Smith et Roger Stanton Baum, petit-fils de l'auteur. Du côté non officiel, citons Philip José Farmer, Gregory Maguire, Stephen King ou Alexander Volkov, qui poursuivent également indirectement son œuvre littéraire en publiant leurs propres versions du Magicien d'Oz.

Jean Bruno,

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Paris, jeudi 25 avril 2024