Carlo Collodi

Biographie

Carlo Collodi
Carlo Collodi

Écrivain et journaliste italien Carlo Collodi – pseudonyme de Carlo Lorenzini – est né le 24 novembre 1826 à Florence (Italie).

Il est l'un des dix enfants d'un cuisinier, Domenico Lorenzini, et d'une femme de chambre, Angiolina Orzali, tous les deux domestiques chez le marquis de Ginori. À l'âge de trois ans, il est confié à son oncle maternel Giuseppe et sa tante Teresa, qui habitent le village de Collodi (Toscane).

En 1831, son oncle et sa tante étant embauchés pour travailler dans un hôtel particulier du marquis de Ginori, il les suit à Florence. En 1837, on l'inscrit au petit séminaire de Colle di Val d'Elsa, près de Sienne, pour qu'il devienne prêtre.

En 1842, il renonce à la prêtrise et intègre le séminaire Saint Jean de Florence pour suivre des études de philosophie. Parallèlement, il occupe un petit emploi chez Giulio Piatti, l'un des principaux libraire-éditeur de la ville. En 1844, il arrête ses études pour travailler à plein temps dans l'imprimerie Piatti. Entre l'imprimerie et la bibliothèque Rinuccini, le jeune Carlo découvre des auteurs engagés pour l'indépendance italienne, dont entre autres Jean-Baptiste Niccolini.

Il débute dans le journalisme en 1847 en publiant quelques articles sur la musique et le théâtre dans L'Italie musicale et La Revue de Florence. En mars 1848, lors de la première guerre d'indépendance italienne, il est enrôlé par Giulio Piatti dans un corps expéditionnaire d'étudiants toscans.

Après les sanglantes batailles du printemps 1848, il devient coursier au Sénat du Grand Duché de Toscane. Avec son frère Paolo, il fonde un journal satirique, Il Lampione, qui survit jusqu'en avril 1849. Il collabore ensuite à plusieurs journaux et revues: L'Italie musicale, L'Opinion, Le Spectateur, Le National, la Gazzetta d'Italia, etc. En 1852, il est embauché comme critique dramatique à la revue L'Art. L'année suivante, il fonde un second journal politico-littéraire, La Scaramuccia, qui soutient le jeune théâtre populaire florentin de la commedia dell'arte et de la stenterellata. Il s'essaie au roman burlesque avec Un romanzo in vapore, publié en 1856. La même année, il décide de prendre le pseudonyme de Carlo Collodi, en souvenir du village de son enfance. Il devient secrétaire d'une compagnie de théâtre populaire, le Theâtre romandiole.

Après diverses déconvenues sentimentales, il publie en 1857 une critique sociale acerbe, Les Mystères de Florence, sorte de parodie des Mystères de Paris d'Eugène Sue.

En mars 1859, il s'engage comme simple soldat dans l'armée piémontaise afin de défendre une nouvelle fois l'indépendance italienne mais il est démobilisé en août lorsque son armée est défaite.

De retour à Florence, il écrit un pamphlet, l sig. Albèri ha ragione!, et reprend son activité de journaliste. En 1860, il est embauché comme fonctionnaire au bureau de la censure, ce qui lui permet de lire toute la production théâtrale toscane.

Il publie dans l'hebdomadaire La Nation un article de propagande réclamant la réunion de la Toscane au Piémont. Après le plébiscite du 12 mars 1860 en faveur du rattachement, il est embauché comme journaliste à La Nation. Il relance Il Lampione qui durera jusqu'en mars 1861 et collabore à divers projets éditoriaux du Duché.

En 1864, il devient secrétaire administratif de seconde classe. Ses quelques romans et pièces de théâtre publiés jusqu'aux années 1870 ne connaissent pas un grand succès.

Désabusé de la politique, Carlo Collodi se met à écrire pour les enfants à partir de 1875, adaptant avec une certaine désinvolture les Contes de Charles Perrault dans le recueil Contes de fées, commandé par les éditions Paggi pour l'instruction scolaire. Encouragé par le succès du livre, il compose plusieurs autres ouvrages didactiques, notamment la série des Petit Jean: Premier voyage de Petit Jean en Italie, La Grammaire de Petit Jean, L'Arithmétique de Petit Jean, etc., dont le style, extrêmement vivant et rapide, et un certain dédain des vues morales lui valent un grand succès.

En 1880 et 1881, il publie en trois volumes une compilation des ses meilleurs articles de presse.

En juin 1881, alors qu'il prend sa retraite de fonctionnaire, Carlo Collodi est sollicité pour écrire de la littérature enfantine dans le Giornale per i bambini de Ferdinando Martini. Pour payer, dit-on, des dettes de jeu, l'écrivain rédige quinze chapitres d'Histoire d'une marionnette, publié en feuilleton du 4 août au 27 octobre 1881. Le récit s'achève sur le suicide par pendaison de la marionnette. Mais sur l'insistance du journal, il rédige vingt-et-un nouveaux chapitres sous le titre Les Aventures de Pinocchio, publié de février 1882 à janvier 1883. Les Éditions Paggi rassemblent alors les trente-six chapitres en volume et Les Aventures de Pinocchio, histoire d'une marionnette, illustrées par le jeune Enrico Mazzanti, connaissent bientôt un immense succès de librairie. Devenu un chef-d'œuvre de la littérature enfantine, le livre sera souvent adapté au théâtre, à la télévision et au cinéma, entre autres par Walt Disney en 1940 et par Luigi Comencini en 1972. Parmi les nombreuses éditions du livre dans le monde entier, citons particulièrement l'édition italienne de 1911, illustrée par le peintre Attilio Mussino, qui a créé l'image de Pinocchio telle qu'elle est restée jusqu'à aujourd'hui. À noter un parallèle remarquable entre Pinocchio et Peter Pan, autre célèbre personnage bien connu des enfants. L'un comme l'autre sont "moitié-moitié", pour employer l'expression de James Matthew Barrie lui-même: moitié marionnette, moitié gamin, tel est Pinocchio; moitié gamin, moitié lutin, tel est Peter Pan. Tous deux sont à mi-chemin entre la fable et la réalité, avec la différence que Pinocchio, en se détachant du rêve, veut parcourir les routes du réel et abandonner sa dépouille de marionnette, tandis que Peter Pan veut rester toujours enfant.

Après la publication des Aventures de Pinocchio, Carlo Collodi dirige pendant deux années le quotidien Il Fanfulla, qui édite également le Giornale per i bambini. En 1887, il tente d'utiliser un motif semblable à Pinocchio pour la publication de ses Histoires gaies, mais il ne parvient pas à retrouver la veine de son chef-d'œuvre.

Carlo Collodi meurt d'une crise cardiaque à Florence le 26 octobre 1890, à l'âge de 63 ans. Il est enterré au cimetière des Portes Saintes près de la basilique San Miniato al Monte de Florence.

Jean Bruno,

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  1. Carlo Collodi - Les Aventures de Pinocchio

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Paris, lundi 2 octobre 2023