Philosophe et essayiste français, René Guénon est né à Blois le 15 novembre 1886.
Après des études au lycée de sa ville natale, pendant lesquelles il montre des dispositions spéciales pour les sciences mathématiques, il vient à Paris en octobre 1904 pour y préparer une licence de mathématiques. Dès son premier contact avec la vie intellectuelle parisienne, il se passionne pour la recherche de la "science cachée", philosophie autant que métaphysique, à laquelle il consacrera la majeure partie de sa vie.
Après avoir suivi les cours de l'École supérieure libre des Sciences hermétiques fondée par Papus, René Guénon est initié au Martinisme et s'affilie à certaines obédiences relevant plus ou moins de la Franc-Maçonnerie. Il devient également l'un des membres les plus en vue de l'Eglise gnostique dont il fonde et dirige sous le pseudonyme de Paligénius la revue La Gnose. C'est dans cette publication que paraissent, entre 1909 et 1911, ses ouvrages: L'Homme et son devenir selon la Vedanta (publié en volume en 1925) et Le Symbolisme de la Croix (paru en volume en 1934).
On a souvent reproché à René Guénon sa versatilité apparente: au début de sa vie parisienne, il ne quitte une association que pour s'affilier à une autre. Or, ce faisant, il ne recherche qu'une chose: la connaissance symbolique. Aussi, lorsqu'il constate qu'il est arrivé à connaître tout ce qu'une société initiatique a à lui apprendre, il s'en détourne et passe à une autre, sentant que, si la plupart de ces sociétés ont conservé un certain dépôt de connaissances traditionnelles, ce dernier est dans chaque cas insuffisant pour permettre aux impétrants d'atteindre à une connaissance initiatique complète.
Dans les années 1909-1911, René Guénon, ne trouvant pas en Occident une initiation suffisamment complète pour reconstituer une somme métaphysique traditionnelle, se tourne vers l'étude des doctrines d'Extrême-Orient, puis vers l'initiation islamique selon l'enseignement des Soufis, initiation qui lui est régulièrement conférée en 1912 par le cheikh Abderrahman Elish el-Kébir. C'est également en 1912 que René Guénon épouse une jeune fille de Blois.
En 1913-1914, il publie dans la revue La France antimaçonnique, sous le pseudonyme de "Le Sphinx", un certain nombre d'articles touchant à l'histoire de la Franc-Maçonnerie. Réformé, il ne prend pas part à la guerre de 1914-1918, mais ses revenus ayant fondu dans le bouleversement économique né de celle-ci, il se voit dans l'obligation d'entrer dans l'enseignement libre et d'accepter, pendant cinq ans, des postes de professeur de philosophie dans différentes institutions.
En 1921, il publie son Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues et Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion. Ces livres sont suivis par L'Ésotérisme de Dante (1925) et La Crise du monde moderne (1927).
Ayant perdu sa femme en 1928 et n'ayant plus d'attaches familiales en France, René Guénon décide en 1930 de partir pour l'Egypte, où il vit sous le nom arabe d'Abd el Wahed Yahia et où il se remarie, en 1934, avec la fille aînée du cheikh Mohammed Ibrahim. C'est en Egypte qu'il compose les livres suivants, publiés à Paris: Les Etats multiples de l'être (1932), La Métaphysique orientale (1939), Le Règne de la quantité et les signes des temps (1945) et La Grande Triade (1946). À partir de 1946, d'autres livres sont composés en recueillant ses articles dispersés dans différentes revues, dont notamment les Études traditionnelles.
De culture catholique, évêque gnostique, attiré par la Franc-Maçonnerie, tourné vers un ésotérisme chrétien, converti à l'Islam, René Guénon critique la modernité en tant qu'elle se coupe de la tradition, et le nihilisme occidental dont il voit l'origine dans la décadence de l'autorité au profit d'une simple force matérielle (Autorité spirituelle et pouvoir temporel, 1929). L'autorité, fondée sur la tradition, doit se comprendre selon lui comme une communauté de valeurs qui empêche la confusion entre rapports hiérarchiques et rapports de servitude. La négation de ce type d'autorité est une condition et non une conséquence du rationalisme moderne.
René Guénon meurt au Caire (Égypte) le 7 janvier 1951, à l'age de 65 ans.
Alexandre Labzine,
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Paris, mardi 15 octobre 2024