Arthur Koestler

Biographie
Arthur Koestler
Arthur Koestler

Écrivain anglais d'origine hongroise, Arthur Koestler est né le 5 septembre 1905 à Budapest (Hongrie).

Il fît ses études à l'université de Vienne et adopta la langue allemande, à laquelle il renonça à l'âge de trente-cinq ans en faveur de l'anglais.

En 1926, il fut tenté par l'aventure sioniste, mais réflexion faite demeura sceptique. Juif lui-même, il écrira plus tard: "Les Juifs sont comme tout le monde, seulement un peu plus." À son retour de Palestine, il devint le correspondant à l'étranger de différents journaux allemands; il fut marxiste, quoique avec des centres d'intérêt très personnels. En 1931, il adhéra au parti communiste et, en 1933, passa une année en Union soviétique. Après sa rupture avec le parti, en 1938, il décrira celui-ci comme une infaillible machine "à avoir toujours le dernier mot".

Au début de la guerre civile espagnole, Koestler fut nommé correspondant du quotidien libéral anglais News Chronicle auprès du quartier général de Franco. Il prit presque aussitôt la fuite et dénonça l'intervention nazie. De retour en Espagne, il fut arrêté par les franquistes et condamné à mort. Libéré grâce à la Croix-Rouge en application d'un accord d'échanges internationaux, il fut à son retour en France interné au Vernet. En 1939, il s'engagea dans la Légion étrangère, puis servit dans l'armée britannique en 1941-1942.

Dans Un testament espagnol (1938), Koestler nous dit que, quatre mois durant, il s'attendit à être exécuté par les nationalistes. Cette attente était ponctuée par les salves des pelotons d'exécution: presque tous ses compagnons furent fusillés. Le livre rapporte cette tragédie à la façon d'un reportage, puis tourne à la méditation métaphysique. Qu'est-ce que la vie ? la mort ? la peur de mourir ?

Seize ans plus tard, Koestler prendra, dans son pays d'adoption (l'Angleterre), la tête de la campagne pour l'abolition de la peine de mort et publiera, en 1957, en collaboration avec Albert Camus, des Réflexions sur la peine capitale. Cependant, alors qu'il était menacé d'être "liquidé", comme disaient les idéologues, il se promettait d'entreprendre une réflexion sur ce qui lui arrivait, d'où ses deux volumes d'autobiographie. Le premier, La Corde raide (1952), raconte ses études viennoises, son passage dans le journalisme berlinois, dans les kibboutzim d'Israël, et son adhésion au "parti"; le second, The Invisible Writing (1954), devenu Hiéroglyphes dans la traduction française, relate essentiellement la chronique des expéditions de l'auteur à travers les républiques de l'Union soviétique: espérances, étonnements, indignations.

Autrement dit, Koestler rassemblait et distillait les matériaux d'une œuvre née au cœur de l'anxiété moderne. De ce point de vue, son livre le plus célèbre reste Le Zéro et l'Infini (1940). Le roman fut sans doute un peu surestimé du côté occidental pendant toute la seconde moitié du XXe siècle pour des raisons idéologiques, quoique l'auteur ait su garder ses distances envers les querelles politiques. Il nous atteint mieux quand il aborde d'autres aspects de la même difficulté de réconcilier la communauté et l'individu, notamment dans Croisade sans croix (1943) et dans Les hommes ont soif (1951). Cependant, son témoignage pro-sioniste de La Tour d'Ezra (1946) demeure émouvant. Koestler restera comme l'écrivain qui sut, à travers ses propres expériences, témoigner sur un moment de la crise du monde.

Arthur Koestler est mort à Londres le 3 mars 1983, à l'âge de 78 ans.

Roland Dailly,

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Paris, vendredi 29 mars 2024