Robert Louis Stevenson

Biographie
Robert Louis Stevenson
Robert Louis Stevenson

Écrivain écossais, Robert Louis Balfour Stevenson est né à Edimbourg (Royaume-Uni) le 13 novembre 1850.

Fils et petit-fils des Stevenson bâtisseurs de phares, il est marqué par son ascendance calviniste du côté de sa mère, fille de pasteur. Enfant chétif, il mène une vie passablement recluse jusqu'à son entrée à l'université d'Edimbourg où son père entend qu'il suive des études d'ingénieur.

Il montre peu d'application dans ses études scientifiques, se compromet avec une prostituée, puis choisit au bout de quatre ans d'étudier le droit. Il se propose dans le même temps de faire une carrière littéraire. On le verra inscrit au barreau, mais jamais il n'exercera le métier d'avocat. Le jeune Robert Louis Stevenson est en rébellion contre les principes moraux stricts de sa famille. Son père, en particulier, lui reproche son agnosticisme. Mais en dépit de sa désobéissance, de ses incartades, de son indiscipline, de ses inconséquences, il ne se privera jamais d'accepter les secours financiers de sa famille restée généreuse envers lui. Elle l'abrite en effet jusqu'à sa vingt-cinquième année et continue de l'entretenir bien au-delà.

La santé de Stevenson est médiocre. Il est atteint d'une maladie pulmonaire sérieuse qui fait s'alterner chez lui des périodes de bonne santé et de sérénité relative et des moments pénibles de souffrance physique. Ces alternances expliquent dans une certaine mesure les oppositions marquées qui caractérisent la personnalité de l'auteur: comme son Dr. Jekyll et Mr. Hyde, Stevenson a deux comportements. Il doit avoir, en premier lieu, deux résidences. L'une est au soleil qui lui fait oublier les pluies d'Écosse ou de Londres. Ainsi ses séjours sur le continent lui apportent-ils un regain de santé, avec la chaleur, et partant lui donnent le goût d'écrire.

Mais son inspiration est largement écossaise, remontant aux contes et légendes calédoniens que l'enfant a entendu de la bouche de sa nourrice Alison Cunningham. Stevenson a bien une personnalité double, qui se reconnaît encore chez les frères Durisdeer du Maître de Ballantrae: il reste, valétudinaire prisonnier récalcitrant de la vieille morale et de son lit, empreint de puritanisme et de froideur réfléchie, et il aspire pourtant à l'exubérance et à la passion de l'art.

Sa vie amoureuse le montre tout aussi partagé. Il s'éprend d'abord, sans grand espoir, à l'âge de vingt-trois ans, de Fanny Sitwell, qui en a trente-trois, épouse de son ami le professeur Sidney Colvin. Puis il découvre dans la femme qu'il épousera en 1880, l'Américaine Fanny Osbourne, un pendant étonnant de la première Fanny. La deuxième est mal mariée, comme la première à qui elle ressemble physiquement, et depuis le même nombre d'années. Elles ont le même âge. Chacune a eu deux fils et chacune a perdu le second de ses fils: voilà assez de motifs nouveaux de déchirements, propres à déranger l'affectivité du fragile jeune homme.

Dérouté, Stevenson peut l'être encore par les dédoublements, voire par la multiplication de ses lieux de résidence. Habitué à des voyages hors du Royaume-Uni pour sa santé, en compagnie de ses parents, Stevenson, une fois sorti de l'adolescence, est plus que jamais partagé entre l'Écosse, sa terre d'origine, et ses conforts matériels: Londres, où il entretient des amitiés importantes; Paris; et Barbizon où il voit Fanny Osbourne, qui habite une péniche sur le Loing.

Après une randonnée en canoë d'Anvers jusqu'à Pontoise — racontée dans Un voyage sur le continent (1878) — il traverse les Cévennes et conte son périple dans Voyage avec un âne dans les Cévennes (1879). Puis il traverse l'Atlantique pour aller retrouver en Californie Fanny Osbourne, qui divorce afin de l'épouser en mai 1880.

Stevenson connaît alors un certain calme. Mais les déplacements se poursuivent. Il y a, après diverses vicissitudes américaines, le passage d'Amérique en Grande-Bretagne à l'automne 1880, la santé défaillante à nouveau dans le climat froid de l'Écosse, le voyage en Suisse, à Davos, où il passe l'hiver. Ensuite les Stevenson partent pour Hyères, où ils séjournent durant seize mois, de mars 1883 à juillet 1884, avant d'aller à Royat, à Nice, puis à Bournemouth où ils demeurent jusqu'en 1887.

En 1881, Stevenson publie Virginibus Puerisque, volume d'essais. En 1882, il publie Essais familiers sur des hommes et des livres et Nouvelles mille et une nuits. L'ïle au trésor paraît en 1883 — Il faut noter, que dans leur grande majorité, les romans de Stevenson sont en fait publiés d'abord par extraits dans des revues diverses. La période anglaise, à Bournemouth, est la plus féconde. En effet, malgré une santé très chancelante et une vie cloîtrée dans des chambres à coucher, Stevenson travaille assidûment. en 1884, il fait paraître Silverado Squatters, et en 1885 Recueil de vers pour enfants, Le Corbeau, Le Roman du prince Othon, une suite des Nouvelles mille et une nuits. L'Étrange Cas du Dr. Jekyll et de Mr. Hyde est publié en 1886, de même que Enlevé. Souvenirs et Portraits, volume d'essais, date de 1887, comme Les Gais Lurons, recueil de nouvelles, et Sous-Bois, recueil de poèmes. La Flèche noire est de 1888.

C'est en 1887 que Stevenson se décide à quitter de nouveau la Grande-Bretagne pour l'Amérique, où il se rend en compagnie de sa mère, de sa femme, et du fils de celle-ci, Samuel Lloyd Osbourne, son futur collaborateur littéraire. Ils débarquent à New York en août, et Stevenson se fixe dans les monts Adirondack, au nord de l'État de New York. C'est là que, dans l'isolement hivernal mais dans une sérénité remarquable, il rédige Le Maître de Ballantrae (1889), où se retrouvent des scènes américaines particulièrement épouvantables.

Dans sa retraite, Stevenson rédige encore plusieurs essais avant de partir pour l'Ouest. Arrivé à San Francisco en juin 1888, il part à bord du "Casco" pour les mers du Sud. Il est aux Marquises en juillet et en août de cette année, puis aux Paumotus en septembre, aux îles de la Société en octobre, aux Sandwich et à Honolulu en décembre. Il part pour les îles Gilbert en juin 1889, où il décide de s'établir. Il achète une propriété à Upolu pour faire construire sa grande et belle maison de Vailima.

Le roman Un mort encombrant, comédie macabre qu'il a écrite en collaboration avec son beau-fils, est publiée en 1889. Il est en Australie en février 1890 et publie Dans les mers du Sud. Il entreprend une croisière sur le "Janet Nicholl" d'avril à août 1890 qui le conduit aux îles Gilbert et aux Marshall. Il fait un bref séjour à Nouméa, repasse par Sidney et rentre à Upolu. Il retourne en Australie en janvier 1891 pour chercher sa mère, revient à Upolu. Il publie en 1892 Le Trafiquant d'épaves et À travers les grandes plaines, seconde partie de son livre autobiographique, L'Émigrant amateur (traduit en français sous le titre La Route de Silverado.

Il s'intéresse à l'histoire locale, emménage dans sa maison de Vailima en janvier 1893. Pendant la courte guerre des Îles Samoa, qui voit le départ du tyran Mataafa, il se passionne pour le sort des indigènes opprimés. Veillées des îles, recueil de nouvelles, paraît en avril, et Catriona, suite de Enlevé, en septembre à Honolulu. Avant de mourir le 3 décembre 1894 à Vailima d'une crise d'apoplexie, Robert Louis Stevenson publie encore Hermiston, le juge pendeur et le Creux de la vague, écrit avec son beau-fils.

Stevenson, Tusitala ("le conteur d'histoires" pour la population de son île), est enterré au cours d'une grande cérémonie dans son pays d'adoption, au sommet du mont Vaea qui domine l'océan.

Serge Soupel,

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Paris, samedi 20 avril 2024