Aventurier français, créateur et chef de la police de sûreté, auteur de célèbres Mémoires, Eugène-François Vidocq est né à Arras le 24 juillet 1775. Son père est boulanger.
Dès l’enfance, il commet divers larçins. À l’âge de seize ans, il quitte Arras après avoir volé ses parents. Il s’engage dans l’armée révolutionnaire.
À dix-huit ans il prend part aux batailles de Valmy et de Jemmapes, déserte, passe aux Autrichiens, puis, sous le nom de Rousseau, fait partie de ces bandes armées qui sévissent dans le nord de la France à l’époque de la Terreur.
En décembre 1796, une affaire de faux en écritures publiques à Douai lui vaut huit ans de travaux forcés. Incarcéré à la prison de Bicêtre, il est incorporé dans un groupe de forçats destiné au bagne de Brest. Vidocq est alors âgé de vingt et un ans. Il a déjà plusieurs évasions à son actif et en tente de nouvelles. Il se brise les deux chevilles en sautant d’un mur d’enceinte mais parvient à s’échapper de Brest plus tard. De nouveau arrêté en 1799, il est incarcéré au bagne de Toulon, d’où il s’évade l’année suivante. Jusqu’en 1809, sa vie ne sera qu’une suite de coups de main, d’incarcérations, d’évasions et d’aventures.
Finalement résolu à "servir la société", il propose ses services à la police de Paris et devient indicateur et agent double dans les prisons. En 1811, il est officieusement nommé chef de la Brigade de sûreté de la préfecture de police de Paris, ancêtre de la police judiciaire parisienne (il ne sera officiellement directeur de cette police de sûreté qu’une fois gracié, en 1818). C’est à ce titre qu’en 1822 il rencontre Honoré de Balzac, auquel il inspire, outre le personnage de Vautrin, divers thèmes et personnages de La Comédie humaine. Son service de police, composé entre autres d’anciens condamnés aux méthodes parfois peu orthodoxes, obtient d’excellents résultats.
En 1827, il démissionne de ses fonctions dans la police pour se consacrer aux affaires. Il crée à Saint-Mandé une fabrique de papiers infalsifiables.
En 1828-1829, il publie en quatre volumes ses Mémoires, qui connaissent un grand succès. Sa fabrique de papiers ayant périclité, il réintègre son poste de chef de la sûreté en 1832, et sauve par son action le trône de Louis-Philippe.
De nouveau démissionnaire du service public, Vidocq crée sa propre agence de police privée, le "Bureau de renseignements pour le commerce", qui fournit des renseignements économiques et financiers aux entreprises, mais qui va aussi jusqu’à lutter contre la police officielle dont il démonte les compromissions.
En 1836, il publie un essai sur le monde de la pègre, Les Voleurs, composé entre autres réflexions sur les délinquants, la police et la justice, d’un dictionnaire de l’argot parlé dans le milieu.
Victime de deux procès montés contre lui en 1837 et 1843, Vidocq bénéficie de l’intervention de personnages influents et est innocenté par un jugement de la cour royale. La police doit désormais composer avec lui.
À la même époque, il participe à l’action politique menée par Alphonse de Lamartine et prend une part active dans l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte.
En 1849, il entre en relation avec Victor Hugo, qui s’inspire de lui pour son Jean Valjean des Misérables. Il fréquente également Eugène Sue qui lui doit une grosse part de sa documentation pour Les Mystères de Paris.
Eugène-François Vidocq est mort à Paris le 11 mai 1857, à l’âge de 81 ans. Personnage contradictoire et légendaire, il demeure comme l’une des figures les plus étonnantes du XIXe siècle.
Mélanie Wolfe,
(sans date)
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