Magistrat et littérateur français, Jean Anthelme Brillat-Savarin est né à Belley (Ain) le 12 avril 1755.
Issu d’une famille bourgeoise vouée depuis longtemps aux charges de la magistrature, il est le premier enfant d’une fratrie de trois frères et cinq sœurs.
Enfant, il reçoit une solide éducation, étudiant les classiques grecs et latins et apprenant plusieurs langues vivantes (allemand, anglais, espagnol) ainsi que la musique. En 1775, il se rend à Dijon pour suivre des études de droit. Il suit également des cours de chimie et de médecine. Ses études terminées, il revient en 1780 dans sa ville natale où il s’installe comme avocat.
Devenu maire de Belley, Brillat-Savarin est envoyé comme député du tiers état aux États généraux, participe en tant que tel à l’Assemblée constituante, puis à l’Assemblée nationale en 1789. Homme équitable et conciliant, il s’applique à tempérer les excès du fanatisme révolutionnaire et s’oppose à Robespierre.
À la dissolution de l’Assemblée nationale, il revient à Belley pour reprendre sa fonction de maire. Il exerce également les fonctions de président du tribunal civil du département de l’Ain, puis de membre de la Cour de cassation. Girondin, il est destitué le 10 août 1792. À la fin de 1793 il s’oppose à l’introduction de la Terreur dans sa ville mais doit s’enfuir en Suisse avec le baron Jean Antoine de Rostaing.
Il s’installe à Lausanne, où il vit dans la communauté d’émigrés français. Peu soucieux de sa propre situation, bien que dénué de ressources, il s’occupe avant tout de gastronomie en donnant l’exemple du courage à ses compagnons d’infortune. Il se rend ensuite à Londres, aux Pays-Bas, puis en octobre 1794 à New York, toujours en compagnie du baron de Rostaing. Pendant les deux années que dure son séjour, il vit tout à la fois de ses leçons de français et de la place de violoniste qu’il occupe dans l’orchestre d’un théâtre.
De retour en France en septembre 1796, Brillat-Savarin devient sous le Directoire Secrétaire de l’état-major des armées de la République en Allemagne, puis Commissaire du gouvernement auprès du tribunal de Versailles. Après le 18 Brumaire, il obtient la charge de Conseiller à la Cour de cassation, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort.
Épicurien aimable et homme d’esprit, il accepte toujours avec indifférence les vicissitudes de l’heure, «rien n’étant capable, comme il dit, de troubler ses digestions». Très féru de cuisine, il consacre son temps disponible à la composition d’un ouvrage qui lui apportera une renommée universelle posthume: Physiologie du goût, ou Méditations de gastronomie transcendante (1825), véritable chef-d’œuvre d’humour, d’esprit, de philosophie et d’art culinaire.
Jean Anthelme Brillat-Savarin meurt à Paris le 2 février 1826, à l’âge de 70 ans.
Mélanie Wolfe,
républiquedeslettres.fr/brillat-savarin.php
Catalogue • Nouveautés • Auteurs • Titres • Thèmes
Histoire de la République des lettres • Chez votre libraire
Recherche • Contact & Mentions légales
Droits réservés © La République des Lettres
Paris, mercredi 11 septembre 2024