Monsieur des Lourdines

de Alphonse de Châteaubriant
Alphonse de Châteaubriant : Monsieur des Lourdines
Alphonse de Châteaubriant

Alphonse de Châteaubriant appartient à la petite noblesse française des hobereaux terriens jusque dans ses chimères. Son œuvre, qui s'égarera vers la fin des années 1930 du côté du national socialisme hitlérien, laisse intacts deux livres de jeunesse: La Brière et Monsieur des Lourdines. Timothée des Lourdines mène dans son château poitevin du Petit-Fougeray la vie d'un gentilhomme campagnard de 1840, aisée et retirée. Cordial et avenant pour ses tenanciers et ses domestiques, qui le jugent brave homme et sans fierté, il fréquente peu ses pairs auprès de qui il fait figure de vieil original. Réputation méritée lorsqu'on connaît ses deux grandes passions: l'amour de la forêt (il panse les blessures des arbres et son chien ne chasse que les champignons), et le violon. Tandis que sa femme malade se couche de bonne heure, il s'en va dans la partie inhabitée du château improviser sur son violon des mélodies faites d'espérances, de souvenirs heureux, d'hommages à la nature, et de plaintes douloureuses. Anthème, son fils, enfant trop gâté, mène lui la grande vie à Paris. Il achète des pur-sang, se ruine aux courses et aux jeux. Le seul vœu du châtelain est de faire revenir l'héritier du nom au domaine. Il le formule avec anxiété, quand survient l'événement qui va bouleverser la destinée des Lourdines. Un usurier réclame six cent mille francs de dettes accumulées par Anthème. La somme est énorme, mais l'honneur commande au vieil hobereau d'épargner à son fils la prison pour dettes. Il vend tout: terres, métairies, chevaux, renvoie les domestiques. Lorsqu'elle sait tout, Mme des Lourdines est foudroyée par une attaque de paralysie. Anthème arrive pour la voir mourir. Ce fils indigne, qui ne connaît pas le chiffre de ses dettes et ignore du même coup les sommations de l'usurier, s'ennuie vite au château. M. des Lourdines, torturé à l'idée qu'il pourrait retourner à Paris, et que ce qui peut survivre du domaine sera englouti, tente une épreuve naïve et poétique. Il conduit Anthème sur un sommet d'où l'on découvre les campagnes à l'entour, et s'efforce de le toucher en lui contant les suggestions des forêts et des champs. Peine perdue. Devant tant d'insensibilité, le hobereau s'emporte enfin et révèle la vente prochaine du patrimoine, le désastre qui menace. Anthème, ému, pleure et demande pardon. Un sincère repentir le prend, il ne peut résister aux adieux du vieux domestique congédié, et devine, tardivement, qu'il a causé la mort de sa mère. Un soir, pistolet en main, hanté par un morne désespoir, il gagne la partie inhabitée du château pour y mettre fin à ses jours. Mais, à mesure qu'il approche de la chapelle abandonnée, il entend une hymne étrange. Il aperçoit son père qui joue du violon. Le maître des Lourdines est transfiguré, comme en extase. Anthème comprend que son propre rachat est l'objet de cette cantate, il prend soudain conscience du lien mystérieux qui unit un père à son fils. Il pleure encore, mais, cette fois, il est sauvé, et pour lui-même, et pour son père, et pour ce qui restera des Lourdines. Plusieurs thèmes s'entrecroisent dans "Monsieur des Lourdines": les uns sont assez banals, presque dignes du feuilleton: déchéance du fils de famille perverti par la capitale, décadence de la vieille noblesse rurale, retour de l'enfant prodigue. Les autres sont plus subtils: force et faiblesse de l'amour paternel, salut de l'homme par la musique. Mais c'est surtout la façon dont Châteaubriant sait exalter à travers eux la puissance transfiguratrice de la forêt qui fait le succès du roman. Le mysticisme naturaliste qui envahira quelques années plus tard, jusqu'à la gâter, l'œuvre d'Alphonse de Châteaubriant, ne se résout pas ici en une périlleuse logomachie. Il est discrètement incarné par le personnage du vieux gentilhomme puisant sa grandeur dans les harmonies naturelles. Monsieur des Lourdines s'apparente à toute une tradition régionaliste et terrienne qui, par-delà les romantiques, rejoint le XVIIIe siècle.

Monsieur des Lourdines de Alphonse de Châteaubriant en librairie
Alphonse de Châteaubriant

Alphonse de Châteaubriant
Monsieur des Lourdines
Traducteur: -
Collection: -
Rayon: Littérature française
Éditeur: La République des Lettres

Date de publication de l'e-book: -
ISBN / EAN de l'e-book: 9782824906324
Prix de vente de l'e-book: 6,99 €

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Du même auteur
  1. Alphonse de Châteaubriant - Monsieur des Lourdines
  2. Alphonse de Châteaubriant - La Brière

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Paris, lundi 14 octobre 2024