Historien anglais, Edward Gibbon est né 18 mai 1737 à Putney (Surrey).
Fils d'un gentilhomme campagnard, il a une enfance maladive, étant affligé d'un trouble nerveux. De ce fait son instruction est peu suivie. Il ne fréquente qu'une école de Westminster pendant deux ans, mais il lit avec acharnement les ouvrages les plus variés.
En 1752, âgé de quinze ans, il entre à Oxford (Magdalen College), mais n'y demeure que quatorze mois.
Comme il s'est converti au catholicisme, son père l'envoie à Lausanne (Suisse) et le confie à un pasteur calviniste dans l'espoir de le faire rentrer au sein de l'Eglise protestante.
Gibbon reste cinq ans à Lausanne, s'appliquant à ses études et acquérant une vaste culture: il apprend le grec, le latin et le français qui devient une seconde langue pour lui. Il lit Blaise Pascal et Montesquieu et rencontre Voltaire. Il se fiance avec Susanne Curchod, fille d'un pauvre pasteur protestant mais il doit renoncer à l'épouser (elle deviendra par la suite Mme Necker, femme du célèbre ministre et mère de Mme de Staël).
Il retourne en Angleterre en 1757, imbu de scepticisme illuministe. Il est capitaine de la Milice du Hampshire pendant deux ans, puis décide de se consacrer entièrement à ses études historiques et se met à écrire.
En 1761, Gibbon publie en français un Essai sur l'étude de la littérature. En janvier 1763, il effectue un nouveau voyage en Europe, et c'est à Rome que lui vient l'idée de l'ouvrage qui restera lié à son nom, la monumentale Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain (six volumes, 5000 pages, 7500 notes).
De retour à Londres en 1770, après la mort de son père, il s'y établit. Il est membre du Parlement de 1774 à 1783, s'y faisant notamment remarquer pour sa violente opposition à la révolution américaine. Accueilli dans la haute société, il fréquente le cercle littéraire de Samuel Jonhson ainsi que d'autres salons londoniens où sa petitesse et sa corpulence, ses vêtements trop voyants et excentriques, ses manières affectées, en font une figure caractéristique du Londres de l'époque.
Après sept années de travail, il publie en 1776 les premiers des six volumes de l'Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, chef-d'œuvre qui remporte un succès immédiat en dépit des polémiques suscitées par son interprétation nationaliste des origines du christianisme. Les chapitres consacrés à la naissance et à la diffusion du christianisme, soulèvent en effet des polémiques acharnées à la suite desquelles Gibbon doit faire paraître, sous le titre de Justification, un plaidoyer par lequel il tente de démontrer sa bonne foi d'historien. D'autres volumes suivent en 1781.
En 1783, après la suppression d'une charge publique qui lui procurait une bonne rente, Gibbon accepte l'invitation d'un ami et se retire à Lausanne où il termine son Histoire… qu'il publie en entier au cours d'un séjour en Angleterre en 1788.
En 1793, pendant les derniers mois qu'il passe à Lausanne, tourmenté par la goutte et attristé par la mort d'amis très chers, il écrit une Autobiographie. Edward Gibbon tombe malade en allant rendre visite à son ami lord Sheffield en Angleterre. Il meurt à Londres le 16 janvier 1794, à l'âge de 56 ans.
En 1795, Lord Sheffield publie à titre posthume ses Œuvres diverses, dont l'Autobiographie, ouvrage subtil et intéressant, qui cependant ne résout pas le mystère de la personnalité de l'auteur, ni de cette contradiction entre son caractère mesquin et vaniteux et la hauteur de vue de son œuvre historique. Citons encore de lui Antiquités de la maison de Brunswick (posthume, 1814). Son Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain est longtemps demeuré un des livres les plus lus dans les pays de langue anglaise.
Jean Bruno,
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