Henri de Régnier

Biographie
Henri de Régnier
Henri de Régnier

Écrivain français, Henri François Joseph de Régnier est né à Honfieur (Calvados) le 28 décembre 1864.

Issu d'une famille de la noblesse normande, il suit ses études à Paris, d'abord au collège Stanislas puis, pendant quelque temps, à la faculté de droit, en vue de devenir diplomate.

Dès son adolescence, il se passionne toutefois pour la littérature. Ses premiers poèmes, Les Lendemains (1885), publiés dans la revue Lutèce, sont encore sous l'influence parnassienne, mais un an plus tard il devient un des habitués les plus enthousiastes des «Mardis» de Stéphane Mallarmé. L'amitié de Francis Vielé-Griffin, de Jean Moréas, de Raymond de La Tailhède, achève de le convertir à la nouvelle esthétique symboliste qui s'affirme dans ses Poèmes anciens et romanesques (1887-90) et dans Tel qu'en songe (1892) qui lui donnent une certaine notoriété. Puis, avec Aréthuse (1895), s'esquisse une évolution vers un néo-classicisme.

En 1895, Henri de Régnier épouse Marie de Heredia, fille aînée de José-Maria de Heredia et elle-même poète sous le nom de Gérard d'Houville. Celle-ci entretient toutefois une autre relation quasi conjugale avec un de ses amis, le poète et romancier Pierre Louÿs et son fils, Pierre de Régnier, né le 8 septembre 1898, serait en réalité selon certaines sources le fils de Pierre Louÿs.

Il subit l'influence parnassienne du poète des Trophées, José-Maria de Heredia, et se détache progressivement du symbolisme, cependant sans sacrifier complètement le vers libre.

La deuxième grande période de la poésie de Régnier s'affirme surtout dans Les Jeux rustiques et divins (1897), puis dans Les Médailles d'argile (1900), recueils suivis en 1902 de La Cité des eaux, en 1906 de La Sandale ailée et en 1911 du Miroir des heures, où quelque mélancolie vient traverser les évocations élégantes et sensuelles du XVIIIe siècle.

Artiste extrêmement cultivé, raffiné, quelque peu maniéré, c'est également ainsi qu'Henri de Régnier se révèle comme prosateur dès 1893 dans Contes à soi-même, qui préparent ses débuts dans le roman avec La Double Maîtresse (1900), Le Bon Plaisir (1902), Le Mariage de minuit (1903), tribulations d'une charmante et pauvre jeune fille égarée dans un milieu aux mœurs douteuses, Les Vacances d'un jeune homme sage (1903), Les Rencontres de M. de Bréot (1904), avec de hardis «libertins» du XVIIe siècle comme personnages, La Flambée (1909), L'Amphisbène (1912), histoire d'un yacht et d'une âme inquiète et tendre, L'Illusion héroïque de Tito Bassi (1916), La Pécheresse (1920), L'Escapade (1926), aventures de brigands et galanteries, Le Voyage d'amour (1930), qui a pour décor une Venise pittoresque et mélancolique, séjour de prédilection de Régnier qui nous y emmène encore avec ses souvenirs de L'Altana (1929).

Également journaliste littéraire, Régnier collabore activement, à partir de 1908 et jusqu'en 1936, au Journal des débats et au Figaro. En 1908, il se présente à l'Académie française où il est élu le 9 février 1911 au fauteuil de Marie-Eugène-Melchior de Vogüé.

Romans d'amour voués à l'exaltation de la beauté féminine et au désir, romans d'artiste aussi, très riches et presque à l'excès, alliant à la culture classique le rêve romantique, le raffinement symboliste, l'inquiétude moderne. Aussi Henri de Régnier reste-t-il un merveilleux évocateur du passé, un parfait initiateur pour qui veut pénétrer la sensibilité des siècles classiques. Un sens du passé, pourrait-on dire, qu'il a à l'état de mélancolie et de maladie, dont il ne laisse cependant paraître qu'une discrète tristesse qui ne trouble jamais sans charmer — celle qui convient à l'homme du monde qu'il est.

Henri de Régnier est mort à Paris le 23 mai 1936, à l'âge de 71 ans.

Jacques Patry,

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Paris, samedi 20 avril 2024