Écrivain, journaliste et cinéaste italien, Mario Soldati est né à Turin (Italie) le 17 novembre 1906.
Études de lettres à l'université de Turin, puis, à Rome, fréquentation de l'Institut supérieur des beaux-arts: cette double formation, ou s'intercalent des séjours à Paris, par suite d'attaches familiales, est à l'origine d'une carrière dès l'abord bivalente: littéraire — deux romans: Salmace (1929) et, la même année, L'Ami jésuite, où demeurent les souvenirs de premières expériences scolaires dans un collège de Jésuites — et cinématographique: collaboration, en 1929, au scénario du film Les Hommes, quels mufles ! de Mario Camerini.
À ces prémices, il faut ajouter par la suite les influences que laissera un séjour universitaire aux Etats-Unis et que résumera brillamment un autre livre, Amérique premier amour (1935). Dans les années 30, c'est l'option cinématographique qui semble prévaloir: passant du scénario (notamment Monsieur Max, 1936) à la réalisation, Mario Soldati ne tarde pas à s'imposer comme l'un des cinéastes les plus originaux de son temps avec des films tels que Un petit monde d'autrefois (1940), Malombra (1945), Les misères de Monsieur Travet (1945), Daniele Cortis (1947), inspirés, généralement, par les romans d'Antonio Fogazzaro, le Mauriac italien, et évoquant magistralement l'ambiance et les personnages du XIXe siècle. Citons aussi, parmi la trentaine de films réalisés, Eugénie Grandet (1947), d'après Honoré de Balzac, et La Marchande d'amour (La provinciale, 1952, d'après Alberto Moravia) qui demeure l'un des meilleurs rôles de Gina Lollobrigida.
Mais ces succès cinématographiques ne seront, eux aussi, qu'une introduction à l'oeuvre littéraire qui va s'amorcer, dès 1945, par un singulier reportage sentimental sur l'Italie de l'après-guerre, Fuite en Italie, puis par une série de livres où s'épanouit le talent d'un conteur captivant, attiré par l'analyse de cas de conscience insolites: Le Festin du commandeur (1950), Les Lettres de Capri (1954), Le Vrai Silvestre (1957), La Messe des vacanciers (1959), Les Deux Villes (1965).
En 1960, ce psychologue subtil et volontiers narquois quitte Rome pour se fixer à Milan et se consacrer désormais parallèlement à la littérature et au journalisme. Des causeries charmantes à la télévision le révèleront également comme l'un des maîtres de la gastronomie italienne.
Mario Soldati est mort le 19 juin 1999, à l'âge de 93 ans.
Nino Frank,
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