H. G. Wells

Biographie
Herbert George Wells
H. G. Wells

Écrivain anglais, Herbert George Wells est né à Bromley, dans le Kent (Royaume-Uni), le 21 septembre 1866.

Fils d'un petit boutiquier et d'une ancienne femme de chambre, il appartient donc par ses origines à la couche la plus basse de la classe moyenne anglaise de l'époque victorienne. Son enfance et son adolescence se déroulent dans un décor de misère qui rappelle celui des romans de Charles Dickens. Le négoce de son père périclite, et ce n'est qu'à travers bien des difficultés que Herbert George, infatigable autodidacte, parvient à faire ses études. Il devient cependant élève du Royal College of Science de South Kensington et, en 1888, après avoir eu comme maître le célèbre T. S. Huxley, est reçu licencié ès sciences de l'université de Londres, avec la meilleure mention.

Des deux ans qu'il a passés à cette époque comme apprenti dans une boutique de drapier, tout n'est pas complètement perdu pour la littérature, comme le montrent de nombreuses pages de Kipps (1905) et de L'Histoire de M. Polly (1910).

Une fois diplômé, H. G. Wells doit d'abord se contenter d'un humble poste de professeur dans une école par correspondance et son premier écrit est un manuel de biologie. En 1895, après s'être fait la main en collaborant à d'assez obscures publications, il publie La Machine à explorer le temps, son premier roman. Le succès est immédiat. Wells a trouvé sa voie.

Exploitant toutes les ressources du merveilleux scientifique, il va s'imposer, avec Jules Verne, comme le grand pionnier de la science-fiction, annonçant successivement le phonographe, la radio, les dirigeables, les tanks, les voyages interplanétaires ou encore la bombe atomique, dans de nombreux volumes parmi lesquels: Le Bacille volé et autres récits (1895), L'île du docteur Moreau (1896), L'Homme invisible (1897), La Guerre des mondes (1897), Les Premiers Hommes dans la Lune (1901), etc.

Mais, à la rêverie sur le futur s'ajoute déjà une mise en question de la société anglaise contemporaine. De plus en plus, Wells se pose en réformateur, en prophète d'un véritable messianisme, en particulier avec Récits de l'espace et du temps (1899), L'Amour et M. Lewisham (1900) et surtout Place aux géants (1904), tandis que dans Anticipations (1901), il annonce une ère prochaine de plus grand confort par l'augmentation de la production.

L'idéal de Wells se résume en une foi assez simpliste dans le progrès technique. Moins romancier que journaliste, il ne considère pas ses livres comme des œuvres d'art mais de combat et il mène systématiquement une entreprise de vulgarisation idéologique. Vaguement socialiste, mais non marxiste, et fondant ses espoirs non sur la lutte des classes mais sur la seule éducation scientifique ouvrant à l'homme les voies d'un pouvoir absolu sur la nature et sur lui-même, il finit par se détacher de la Société fabienne, à laquelle il a adhéré en 1903. Dans Une utopie moderne (1905), qui est une des meilleures synthèses de sa pensée, il apparaît surtout comme un "technocrate", préoccupé d'instaurer une aristocratie nouvelle, dont le rôle serait assez proche de celui des "gardiens" de La République de Platon.

Après Kipps (1905), probablement son chef-d'œuvre, au point de vue littéraire du moins, et La Guerre dans les airs (1908), nouveau volume d'anticipation, Wells aborde plus directement l'histoire contemporaine à partir de Tono-Bungay (1909). Son messianisme humanitaire se donne libre cours dans Anne-Véronique (1909), où il traite avec beaucoup d'audace et d'idéalisme le problème de l'émancipation des sexes, puis dans Le Nouveau Machiavel (1911), Mariage (1912), Les Amis passionnés (1913), La Femme de sir Isaac Harman (1914), etc.

La Première Guerre mondiale ne peut pas ne pas laisser de traces dans cette œuvre qui retentit de tous les échos du monde moderne. Dans M. Britling commence à voir clair (1916), il décrit le "front de l'intérieur". Que va-t-il arriver ? (1916) et Dans la quatrième année (1918) traitent également du conflit en cours. En 1917, année où il expose ses idées philosophiques dans Dieu l'invisible roi et dans L'Âme d'un évêque, l'écrivain, par une lettre retentissante au Times, salue la révolution russe comme un éveil du sentiment républicain à travers le monde.

En 1920, il se rend en Russie, est reçu par Lénine, mais revient assez sceptique sur les chances d'industrialisation du nouvel État soviétique.

Dans les années d'après-guerre, au cours desquelles il publie de nombreux volumes de commentaires politiques, son œuvre capitale est L'Esquisse de l'histoire universelle (1920), hymne au héros humain et prédication rationaliste et matérialiste qui suscite une vive réplique du catholique Hilaire Belloc. Dans cet ouvrage, qui forme une trilogie avec La Science de la vie (1929) et Le Travail, la richesse et le bonheur de l'humanité (1932), Wells prend position en faveur d'un État mondial.

Jusqu'à la fin de sa vie, il ne cessera de combattre avec le même mysticisme scientifique, mais des nombreuses œuvres qu'il publie encore, on ne peut guère retenir que Brève histoire du monde (1922), La Flamme immortelle (1919), Le Monde de William Clissold (1926), Conspiration ouverte (1928), qu'il tient pour la somme de ses idées et Une tentative d'autobiographie (1934). La fin de sa vie est assez mélancolique. Il est millionnaire, mais il a perdu à peu près toute influence. Son œuvre, trop attachée à un temps, reste cependant comme un témoignage historique: en aucune autre les problèmes capitaux de la civilisation moderne n'ont été posés avec une telle force.

H. G. Wells est mort à Londres le 13 août 1946, à l'âge de 80 ans.

Jacques Patry,

H. G. Wells en librairie

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Paris, lundi 14 octobre 2024