Ésotériste, occultiste, tarologue, astrologue et écrivain suisse, Joseph Paul Oswald Wirth est né à Brienz (Suisse) le 5 août 1860.
Son père est un artiste peintre Alsacien réfugié en Suisse après avoir été condamné et emprisonné pour sa participation à la Révolution de février 1848. Né dans une famille tolérante (son père est agnostique, sa mère catholique) comptant au total cinq enfants, Oswald passe une enfance paisible et suit ses études d'abord dans une institution protestante locale, puis à Fribourg chez les Bénédictins. À 13 ans, il lit un ouvrage allemand qui l'initie au magnétisme médical et à l'imposition des mains. Il expérimente cette méthode sur un de ses camarades, découvrant ainsi sa vocation de thaumaturge.
En 1879, après la mort de sa mère, il part à Londres pour occuper un poste de comptable commercial. En passant à Paris, il s'inscrit à la Société magnétique de France. À Londres, il s'intéresse à la théosophie, aux symbolismes, à l'hermétisme, aux traditions initiatiques et commence à pratiquer le magnétisme, le mesmérisme (méthode inspirée par Franz-Anton Mesmer) et la guérison par imposition des mains. Il côtoie des membres de la Société Théosophique d'Helena Blavatsky et des magnétiseurs, dont Joseph Silberman qui lui fait connaître la Franc-maçonnerie.
En 1882, il effectue son service militaire au 16e régiment d'infanterie de Châlons-sur-Marne. Il est initié à la Franc-maçonnerie et intègre le 28 Janvier 1884 la Loge "Bienfaisance Chalonnaise" du Grand Orient de France. Dès l'année suivante il accède au grade de Compagnon.
En 1886, à Paris, il s'affilie à la Loge "Les Amis Triomphants" mais s'insurge contre les rituels du Grand Orient de France dont il essaie de retrouver l'esprit originel pour rétablir le véritable sens symbolique de l'initiation. En 1889, il rejoint "Le Travail et les Vrais Amis fidèles", alors membre de la Grande Loge Symbolique Ecossaise dont il deviendra plus tard Vénérable Maître. Il œuvrera très activement à la fusion des deux obédiences de la Grande Loge symbolique écossaise et de la Grande Loge de France qui se réalisera en 1896-1898.
En 1887, devenu infirme à la suite d'une maladie — due selon certains à la prise excessive d'excitants pour pratiquer le magnétisme —, il rencontre le poète Stanislas de Guaita, cofondateur avec Joséphin Péladan de l'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix. Il en devient le secrétaire, l'ami et le confident jusqu'à sa mort en 1897. "L'entrée en relation avec Stanislas de Guaita devint pour moi un événement capital. Il fit de moi son ami, son secrétaire, et son collaborateur. Sa bibliothèque fut à ma disposition, et, bénéficiant de sa conversation, j'eus en lui un professeur de Kabbale, de haute métaphysique, autant que de langue française. Guaita prit la peine de me former le style, de me dégrossir littérairement", écrira-t-il plus tard dans le Tarot des imagiers du moyen âge. Cette période d'une dizaine d'années lui permet d'approfondir ses études et recherches. Il étudie de près les oeuvres de Eliphas Lévi, de Papus, de Joséphin Péladan et bien entendu de Stanislas de Guaita. De la collaboration entre les deux hommes naîtra en 1889 Le Livre de Thot comprenant les 22 arcanes du Tarot. Connu désormais sous le nom de Tarot de Wirth, il s'agit d'un tarot kabbalistique basé sur le Tarot de Marseille dont les 22 Arcanes Majeurs, redessinés avec le poète pour reprendre leur ancien aspect symbolique, contiennent la lettre correspondante de l'alphabet hébreu (sauf pour la lame de la Mort).
À partir de 1888, Oswald Wirth collabore à divers périodiques initiatiques. Il anime un groupe d'études maçonniques qui finance un Rituel interprétatif pour le grade d'Apprenti (1893), préfiguration de son Livre de l'Apprenti, publié en 1894. Il est affilié à plusieurs grandes sociétés maçonniques secrètes, dont notamment la Société des Philalèthes (Philalethes Society).
Après la mort de Stanislas de Guaita en 1897, il occupe un emploi de bibliothécaire-archiviste au ministère des Colonies.
En 1909, paraît Le Symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'Alchimie et la Franc-maçonnerie, puis en 1911 Le Livre du Compagnon.
En octobre 1912, il lance une revue mensuelle franc-maçonnique ayant pour titre Le Symbolisme, qu'il dirigera jusqu'à la fin de sa vie. Il y signera de nombreux articles, parfois sous son nom, parfois sous le pseudonyme de Diogène Gondeau.
Après Les signes du Zodiaque, publié en 1921, il publie Le Livre du Maître. Avec Livre de l'Apprenti et Le Livre du Compagnon, Le Livre du Maître clôt le triptyque rassemblé en un seul volume à partir de 1925 sous le titre général de La Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes, sans conteste le livre le plus important et le plus connu de Wirth. Incontournable guide pout tout chemin initiatique, ce livre devenu un classique est accessible à tout esprit curieux de comprendre l'univers fascinant de la Franc-maçonnerie: sa philosophie, son histoire, ses traditions, ses symboles, ses rituels, ses préceptes et ses mystères. Il permet aussi de découvrir la haute pensée d'un homme libre et d'un chercheur d'âme soucieux toute sa vie de retrouver les véritables sens symboliques de la Vérité et de l'Initiation.
Le Tarot des imagiers du Moyen-âge, publié en 1927, présente sa conception du tarot et explique la signification symbolique des lames du Tarot de Wirth.
Au-delà de ces ouvrages majeurs, Oswald Wirth est aussi l'auteur entre autres de Le Serpent vert (1922, sur un conte de Goethe), Le poème d'Ishtar (1922, sur un mythe babylonien), L'idéal initiatique, tel qu'il se dégage des rites et des symboles (1923), Le symbolisme occulte de la Franc-maçonnerie(1926), Les Mystères de l'Art royal (1932, sur l'alchimie) et Le symbolisme astrologique (1937).
Oswald Wirth est mort à Mouterre-sur-Blourde (France) le 9 mars 1943, à l'âge de 82 ans.
Jean Bruno,
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Paris, mardi 15 octobre 2024