William R. Burnett

Biographie
William R. Burnett
William R. Burnett

Scénariste et écrivain américain, William Riley Burnett est né le 25 octobre 1899 à Springfield (Ohio, Etats-Unis).

Très tôt, il commence à écrire. À 13 ans, il remporte le premier prix d'un concours de nouvelles. Il suit ses études d'abord à l'Institut Militaire de Germantown, puis à l'Université de Columbus, dans l'Ohio, où il décroche un diplôme de journalisme.

Grâce aux relations de sa famille (il descend d'une lignée d'hommes politiques, son grand-père fut maire de la ville de Columbus), il trouve un emploi de statisticien au Bureau des statistiques industrielles de l'Ohio. Le soir, il se plonge dans les livres et écrit. Il déclarera des années plus tard avoir forgé son style à cette époque, en lisant les auteurs français comme Prosper Mérimée, Gustave Flaubert, Honoré de Balzac et Guy de Maupassant. À 28 ans, il a déjà écrit une dizaine de romans, des pièces de théâtre et des centaines de nouvelles, toutefois sans être encore publié faute d'éditeur.

En 1927, W. R. Burnett s'installe à Chicago, la ville de la pègre, des gangsters, de la prohibition et des trafics en tout genre. Il y découvre un monde de bruit et de fureur qui lui fournit d'emblée une source d'inspiration. Il trouve un travail de gardien de nuit dans un petit hôtel de quartier où il côtoie des personnages des bas-fonds: boxeurs, hooligans, chômeurs... C'est dans cette faune humaine qu'il trouve le sujet de son premier roman noir publié, Little Caesar (1929, traduit en français en 1945 sous le titre Le Petit César). Le livre frappe par son réalisme et sa violence. S'inspirant de la vie d'Al Capone, il relate, dans un style coup-de-poing, la grandeur et la décadence de Cesare Bandello, dit Rico, cruel gangster de Chicago. Little Caesar connaît un grand succès et est adapté au cinéma dès 1931 par Mervyn Le Roy, avec Edward G. Robinson dans le rôle principal, une performance d'acteur inoubliable et un film désormais culte qui conserve la dernière phrase du roman, devenue un mot de passe pour ses fanatiques: "Mère de Dieu, serait-ce la fin de Rico ?"

Après ce premier succès d'écrivain, W. R. Burnett part pour Hollywood où l'attend une nouvelle carrière, celle de scénariste-dialoguiste. Il continue cependant d'écrire des romans: Iron Man (1932), un livre qui se déroule dans le milieu de la boxe, puis Saint Johnson (1932), un western écrit après un périple dans le grand Ouest américain. Ces deux romans seront également portés à l'écran.

Dans les années '30 et '40, W.R. Burnett publie près d'un roman par an, qui deviennent presque tous des films dont il fait souvent lui-même l'adaptation. Jusqu'aux années '70 il écrit ou co-écrit également une cinquantaine de scénarios de films pour les plus grands réalisateurs. Citons entre autres les célèbres Scarface, réalisé par Howard Hawks en 1932 (puis par Brian De Palma en 1983), High Sierra, publié en 1941 et réalisé sous le titre La Grande évasion par Raoul Walsh la même année (puis par John Sturges en 1963), The Asphalt Jungle (Quand la ville dort), publié en 1949 et réalisé par John Huston l'année suivante, ou encore This Gun for Hire (Tueurs à gages), de Graham Greene, réalisé par Franck Tuttle en 1942. Il travaille avec les plus grands réalisateurs (John Ford, Nicholas Ray, Douglas Sirk, Raoul Walsh, Howard Hawks, John Huston, Michael Cimino,...), les plus grands acteurs et actrices (Humphrey Bogart, Franck Sinatra, Marilyn Monroe, Veronica Lake, John Wayne, Clint Eastwood, Steve Mac Queen,...), sur des films qui ont à jamais laissé leur empreinte dans l'histoire du cinéma américain.

Entre 1929 et 1982, W.R. Burnett aura écrit quelque 18 romans noirs, dont la fameuse trilogie de la ville, The Asphalt Jungle, Little men, big world (Rien dans les manches) et Vanity Row (Donnant donnant). Il est aujourd'hui comparé à Dashiell Hammet, Raymond Chandler et James M.Cain, précurseurs du style "Hard-boiled", et considéré comme l'un des grands maîtres du roman noir américain. Il décrit le monde impitoyable du crime organisé, au sein duquel la police elle-même est corrompue, avec des personnages tombés dans la criminalité sans que rien ne les y prédestine. Pour lui, la moralité n'est pas forcément l'apanage des gardiens de l'ordre et de la justice, qui deviennent souvent des "méchants", mais plutôt celui des voyous, des criminels et des gangsters.

Au total, son oeuvre littéraire compte 36 livres, dont 18 romans divers (aventures, westerns ou sentimentaux) et 18 romans noirs. Les plus importants et marquants datent pour la plupart d'avant les années 1950. Il a également écrit nombre de nouvelles publiées dans The Ellery Queen's Mystery Magazine, dont certaines ont également servies de support à des scénarios de films célèbres.

En 1930, il reçoit un "O. Henry Award" pour Dressing up, une nouvelle publiée dans le Harper's Magazine en 1929. En 1943, il est nommé pour l'Oscar du meilleur scénario pour La Sentinelle du Pacifique de John Farrow et au Prix du meilleur scénario de la Writers Guild of America en 1964 pour The Great Escape (La Grande Évasion) de John Sturges. En 1980, on lui décerne le "Grand Master Award" de la Mystery Writers of America.

En 1981, sa vue ayant beaucoup décliné, il cesse d'écrire. Son dernier roman, Good Bye Chicago, est publié cette année-là. Il passe les derniers moments de sa vie à parcourir le pays pour faire la promotion de son oeuvre.

William Riley Burnett meurt à Santa Monica (Californie) le 25 avril 1982, à l'âge de 83 ans.

Emmanuelle Papazian,

républiquedeslettres.fr/burnett.php

CatalogueNouveautésAuteursTitresThèmes
Histoire de la République des lettresChez votre libraire
RechercheContact & Mentions légales
Droits réservés © La République des Lettres
Paris, mercredi 11 septembre 2024