Le 15 octobre 1822, John Hunt publiait à Londres le premier numéro du journal politique et littéraire The Liberal, rédigé par Lord Byron et Leigh Hunt. Voici l'éditorial de ce premier numéro:
Nous sommes dans l'obligation d'être éditorialistes, que nous le voulions ou non car d'autres, à ce qu'il semble, sont tellement anxieux de nous fournir quelque chose de cette sorte qu'ils ont déjà fait sonner la trompette pour nous, et à notre place. Ils nous ont fait l'honneur d'annoncer qu'il doit s'ensuivre rien de moins qu'une dilapidation de toutes les oeuvres extérieures de la société civilisée. Telle du moins, disent-ils, est notre intention; et que telle serait en effet la conséquence si eux-mêmes, les trompettistes, ne se mettaient en devoir de regonfler les dites oeuvres en s'époumonnant. Nous serions plus sensibles à l'honneur qui nous est fait si cette entreprise n'avait pour origine une confusion intellectuelle. Ils disent que nous nous apprêtons à lacérer la religion, la morale, et tout ce qui est légitime. Beau massacre, en effet ! Cela ne fait que montrer leurs propres idées sur ces sujets.
L'autre jour, un journal proche du Ministère a affirmé que: "Les robes et les coronations sont les places fortes de la monarchie". Nous ne le nions point. Mais si telle est leur force, que doit-être leur faiblesse ? Si par le mot religion ils voulaient vraiment désigner que quelque chose de digne d'un être divin soit humain, si par l'évocation de la légitimité ils voulaient désigner ne serait-ce que la moitié de ce que leurs propres lois et constitutions ont prévu en cas de prétention imprudente de la part d'un despote, alors nous ferions de notre mieux pour laisser la religion et la morale dans l'état où nous les aurions trouvées et nous accorderions à leur bonne foi au moins une moitié de respect. Mais quand nous apprenons — de première main, par notre intimité avec les différentes classes sociales — qu'il n'y a au monde côterie d'une plus grande hypocrisie que ces prétendus pédagogues de nos compatriotes, lorsque nous savons que leur religion, même lorsqu'il lui arrive d'être sincère et sérieuse sur un point (ce qui est très rare) suppose les notions les plus ridicules et intenables de l'Etre divin et que dans tous les autres cas cela ne signifie rien de plus que la Cour des évêques, lorsque nous savons que pour une grande part leur moralité consiste en un secret et programmatique mépris de leur profession de foi, et pour une petite part — la meilleure — de quelques exemples plats sur quelques choses plus honnêtes, applaudis par devant pour épater la galerie et faire écran, mais assez faibles pour qu'on puisse en faire des outils contre l'humanité, et lorsque nous savons, pour couronner le tout, que cette soi-disant "légitimité" est la plus illégale de toutes les choses illicites et impudiques du monde, tendant ouvertement, sous le prétexte que que le monde entier est aussi corrompu et ignorant qu'ils le sont eux-mêmes, de le mettre à la merci de ceux qui parmi eux s'approchent le plus de l'intelligence de la brute — des hommes qui, de par le fait même d'être élevés dans de pareilles prétentions, sont rendus les moins aptes à la sympathie pour leurs semblables humains et, en fin de compte, aussi malheureux que les plus avilis de leurs esclaves — lorsque nous savons tout cela, et voyons s'éveiller à cette évidence les neuf dixièmes des hommes intelligents du monde, aussi résolus que nous-mêmes à s'y opposer, alors véritablement oui, nous sommes prêts à accepter le titre d'ennemis de la religion, de la morale, de la légitimité, et nous espérons faire notre devoir avec toute l'énergie blasphématoire qu'il requiert. Que Dieu nous défende de la morale des esclaves, des retourneurs de veste, et de la légitimité d'une demi-douzaine de vieux gentilhommes sans foi ni loi pour lesquels il paraîtrait que la nature humaine est un domaine à redevances.
L'objet de notre travail n'est pas politique, sauf pour autant que de nos jours, toute écriture implique nécessairement quelque chose de cet ordre, puisque le lien entre la politique et tous les autres sujets d'intérêt ayant été découvert, il est à jamais impossible de s'en débarrasser. Nous souhaitons accomplir notre travail tranquillement et, si le public veut bien nous le permettre, apporter nos libéralités sous forme de poésie, d'essais, de contes, de traductions et autres agréments, dont les rois eux-mêmes peuvent goûter la lecture à profit s'ils ne craignent pas de rencontrer leur image dans toutes sortes d'encriers. La littérature italienne, en particulier, sera pour nous un sujet favori; l'allemande et l'espagnole allaient le devenir aussi, avant que nous perdions l'ami érudit qui devait partager notre tâche. Mais peut-être pourrons-nous retrouver une provision de la même érudition, à défaut de jamais retrouver cette amitié. Il sera probablement de notre bonne fortune de disposer de plus d'un correspondant à l'étranger, ce qui sera un acquis utile pour le lecteur. En attendant, nous devons faire de notre mieux par nous-mêmes, et le lecteur peut rester assuré qu'il aura tout ce que nous possédons en nous de forces claires, dans tous les cas, sinon toujours plus car
Nous aimons nous répandre en paroles pleines
Aussi francs que Shippen ou le vieux Montaigne
Il y a autre chose sous le soleil que les rois ou même que les sycophantes. Il y a en particulier une chose avec laquelle nous devons aider le monde civilisé à faire connaissance, qui est la Nature. La vie ne consiste pas seulement en salles de bal, en un col coupé chez Wilkins et en un quelconque West-End [quartier chic de Londres, Ndlr]. Nous avouons volontiers avoir du respect pour les dandies, lorsqu'on mérite vraiment ce nom et non pas pour la misérable engeance qui le reçoit d'une marque de chemises. Nous voulons parler de ces personnes agréables et d'esprit savoureux qui furent à l'origine du style et avaient dans leurs têtes des idées et non des chiffons. Nous les goûtions parce qu'ils étaient de la table des Etheridge et des Suckling d'antan. Et en quoi ces Etheridge et des Suckling d'antan étaient-ils davantage que leurs voisins, sinon en ce qu'ils héritèrent du viel Esprit de la Nature et qu'ils connaissaient les prérogatives de cette Nature. Nous avons également un certain égard pour quelques modernes barons, et pas seulement pour ceux qui nous ont obtenu la Grande Charte. Mais serait-ce pour ceux qui voudraient la maintenir ou pour ceux qui s'en dispenseraient bien ? Pour ceux qui s'identifient avec n'importe quel Jean sans Terre, ou pour ceux qui ont encore un peu de la "Noblesse du Tout-Puissant", outre la leur propre ? Assurément pour ces derniers, assurément avant tout pour ceux qui ont en eux ce quelque chose qui dépasse le prestige des apparences et que tout l'époumonnement d'un légitimiste essouflé ne saurait éteindre.
Soyez donc des nôtres, vous tous qui avez fait rejaillir la vie et la lumière sur l'homme plutôt que d'en faire un être de désespoir et d'esclavage, un être de progrès plutôt qu'un être rétrograde ! Si nous n'avons pas la prétention d'accéder à votre génie, nous pouvons au moins revendiquer le mérite d'aimer et d'admirer celui-ci, avoir l'intense désir de faire connaître plus largement son exemple.
Mais c'est une chose que d'être libéral au nom de la multitude et une autre que de l'être exclusivement au nom d'une minorité. Est-ce que les effets qui ont suivi les actes de Lord Castelreagh sont morts avec lui ? Est-ce que les six lois sont mortes ? Des milliers d'Irlandais sont-ils vivants ? Nous sommes à même de fournir un spécimen de la libéralité des nouveaux apôtres du libéralisme. L'autre jour, lorsque l'un des plus nobles des êtres humains, Percy Shelley, lequel avait plus de religion dans ses différends mêmes avec la religion que des milliers de vos hommes d'Église et d'État, ayant été porté disparu sur la côte d'Italie, le Courrier a fait écrire que "M. Percy Shelley, écrivain de poésies impies, s'est noyé". Où était donc la libéralité libérale de cette tartufferie insinuante ? Où était la probité morale ? Où le bon sens ? La mort de M. Shelley au milieu des vagues a été suivie par celle de Lord Castelreagh de sa propre main. Mais l'on réclame toujours des interprétations libérales. Comment ne pas retourner une telle mort contre les ennemis de M. Shelley, s'il nous était permis de nous abaisser à l'affectation d'un moment d'accord avec leur hypocrisie ? Mais la moindre des choses que nous pouvons faire est de laisser voir à ces gens à quel point nous les connaissons, et les prévenir de ne pas nous attaquer n'importe comment. La force de nos réponses sera proportionnelle au défaut de libéralité chez l'assaillant. C'est là une attitude sur laquelle nos lecteurs peuvent compter, dans tous les cas. Le reste de ce que nous voulons dire consiste en ceci: bien que nous condamnons avec force certaines surenchères actuelles sur notre soummission et notre crédulité, nous n'allons pas pour autant dénoncer, tel un français semi-libéral, l'imaginaire de la religion comme une mystification; ni comme un allemand semi-libéral, nous en prendre à toute joie et à tout esprit en tant qu'illusion. Si nous sommes d'immenses admirateurs de Voltaire, nous le sommes également de Goethe et de Schiller. Si nous rendons hommage à Dante et à Milton, nous devons également un tribut aux brillantes souverainetés d'Aristote et de Boccace.
En somme, là où il nous arrive d'observer la manifestation d'une puissance de l'esprit humain, tout en aidant en même temps à faire avancer les intérêts de la nature de l'homme — et même s'il lui arrive d'être un peu extrême de part ou d'autre, ou d'une façon ou d'une autre de participer, inévitable en raison de sa faiblesse — là nous reconnaissons les demi-dieux du culte libéral, là nous nous inclinons et adorons nos seigneurs et maîtres, de là nous espérons la disparition finale de tous les cultes obscènes, aussi ritualisés soient-ils, du monstrueux sacrifice des plus nombreux au profit d'une minorité, aussi "légitimisée" et aussi confite en sottise soit-elle.
George Gordon Noël Byron est né le 22 janvier 1788 à Londres (Royaume-Uni).
Il descend d'une branche d'une ancienne famille normande, les de Buron, et parmi ses ancêtres, les caractères violents et excentriques ne manquent pas. Sa propre mère, Catherine Gordon of Gicht, est une personne passionnée et extravagante. L'enfance de George s'écoule à Aberdeen. Son père, le capitaine John Byron, surnommé Jack le Fou à cause de sa vie déréglée, a abandonné sa mère, les laissant dans une situation financière désastreuse.
Le milieu écossais, le calvinisme sombre qui pèse sur cette société, une malformation physique (contraction du tendon d'Achille du pied droit) marquent profondément le jeune Byron, contribuant à lui former un caractère intensément mélancolique qui trouve son rythme de vie dans la trangression de toutes lois, caractère que le poète décrit lui-même, en traits appuyés et sombres mais fidèles, dans le premier chant de son récit en vers, Lara.
La mélancolie de Byron, le pressentiment qu'il a un destin tragique, son besoin de pallier, avec une énergie surhumaine, les défaillances fondamentales de son être, sont autant de thèmes que le poète développe et fixe dans les nombreux personnages de hors-la-loi qu'il chante dans sa période de plus grande activité littéraire, mais dont on peut retrouver certains aspects dans ses premières amours (surtout dans son amour pour Mary-Ann Chaworth en 1803), et dans les vers satiriques qu'il publie en 1807 — Heures de loisir, série de poésies originales et traduites — et, en 1809, Bardes anglais et critiques écossais.
Il fait ses études à Harrow et à Cambridge (Trinity College), où il laisse le souvenir d'un caractère bizarre et belliqueux. En 1789, il hérite le titre et les biens de son grand-oncle William, cinquième Lord Byron. En avril 1808, il prend possession du romantique manoir de ses ancêtres, Newstead Abbey, et, en mars 1809, occupe son siège à la Chambre des Lords (où il prononce son premier discours en février 1812).
Sa maturité date vraiment de son voyage d'études sur le continent (le "grand tour" habituel des jeunes aristocrates anglais). Parti de Falmouth au cours de l'été 1809, il se rend à Lisbonne, Séville, Cadix, puis dans le Levant, d'où il revient en juillet 1811. En mars 1812, il fait paraître les deux premiers chants du Chevalier Harold, dont l'énorme succès est favorisé par le milieu aristocratique dont Byron fait partie. Lady Caroline Lamb (dont Lord Melbourne deviendra le mari) conçoit pour le poète une passion qui revêt des aspects insensés et grotesques.
Entre juin 1813 et août 1815, il publie des nouvelles en vers — Le Giaour, La Fiancée d'Abydos, Le Corsaire, Lara — et en janvier-février 1816: Le Siège de Corinthe et Parisina, qui rencontrent un égal succès. Les figures de ses personnages ténébreux se confondent avec celle du poète dans l'esprit des lecteurs. Ainsi naquit le mythe byronien qui, en définitive, fait au poète au moins autant de mal qu'il le favorise à l'origine. Il commence même à lui nuire dès l'époque de son mariage. Ce mythe, il l'a lui-même encouragé en devenant le "dandy" de ses propres émotions.
S'il est vrai qu'il est convaincu de ce qu'une malédiction pèse sur lui et sur les siens, et de ce que lui-même deviendra fou, il est indéniable, également, qu'il exalte ce fond sincère jusqu'à la pose. Il cherche à tirer des sensations perverses de son union avec une femme à l'esprit positif, et nullement adaptée à un tel genre de vie: Anna Isabella Milbanke. Il s'efforce, par toutes sortes d'allusions et d'insinuations, de lui laisser soupçonner un inceste entre lui et sa demi-soeur Augusta Leigh (fille de la première femme du père de Byron, et qui en 1807 a épousé son cousin George Leigh).
Le mariage de Lord Byron, célébré le 2 janvier 1815, ne dure qu'un an. Le 15 janvier 1816, lady Byron qui, en décembre, a donné naissance à une fille, Augusta Ada, abandonne le domicile conjugal et intente une demande en séparation. Byron, qui s'est déjà aliéné la bourgeoisie conservatrice pour s'être moqué du Régent dans quelques vers sur la princesse Charlotte, est mis au ban de l'aristocratie, auprès de laquelle l'accusation d'inceste gagne du crédit.
La publication, à l'insu de Byron, de deux poèmes inspirés par ses histoires domestiques, Porte-toi bien et Un Essai, ainsi que la diffusion de vers qui vont à l'opposé du patriotisme de ces années-là, Ode traduite du français et l'apostrophe à l'Étoile de la Légion d'Honneur, exaspèrent encore les animosités. Le 24 avril 1816, après avoir signé, non sans résistance, l'acte de séparation d'avec sa femme, Byron quitte l'Angleterre pour toujours.
De Bruxelles, il va visiter le champ de bataille de Waterloo, puis se rend à Genève, où il habite la villa Diodati et rencontre les Shelley et miss Clare Clermont, dont il a une fille, Allegra, qui naît en janvier 1817. Percy Bysshe Shelley, et la lecture de William Wordsworth que lui recommande ce dernier, lui ouvre les yeux sur les beautés de la nature. Il compose le troisième chant du Chevalier Harold, tandis que l'influence de Goethe se traduit par la tragédie de Manfred. Pendant son séjour en Suisse, Byron compose également Le Prisonnier de Chillon.
En octobre 1816, il se rend à Milan, puis à Vérone, et de là à Venise où il demeure trois ans. En avril et mai 1817, il fait un séjour de trois semaines à Rome et passe par Ferrare. Cette ville lui inspire La Complainte du Tasse. La vie licencieuse de Byron dans le milieu libertin de Venise est amplement racontée dans ses lettres, remplies de verve, et qui présentent un intéressant contraste avec la psychologie compliquée des lettres anglaises à Lady Melbourne: dans les premières, on voit défiler les compagnes des aventures faciles du poète, surtout Marianna Segati et la fille du peuple Margherita Cogni (la Fornarina).
Byron raconte longuement cet épisode dans sa lettre, sans doute la plus célèbre, à son éditeur John Murray, du 1er août 1819: récit qui ne ferait pas mauvaise figure auprès de la Carmen de Mérimée. Byron a transformé en harem l'appartement qu'il habite dans le palais Nani-Mocenigo, mais il n'abandonne pas pour cela des relations plus intellectuelles, fréquentant les salons de la comtesse Albrizzi, puis ceux de la Benzoni. Il étudie l'arménien et se met à composer le cinquième chant du Chevalier Harold et Beppo, histoire vénitienne (1818).
En septembre 1818, il commence son plus beau poème, Don Juan, satire épique, et il écrit Mazeppa. Avec Beppo et Don Juan, Byron abandonne le mode héroïque, et se met à "bavarder en vers", atteignant un style poétique semblable à celui de la prose brillante de ses lettres.
En avril 1819, il fait la connaissance de la jeune épouse du vieux chevalier Guiccioli, Teresa, fille du comte Gamba de Ravenne. Cette aventure, qui aurait pu ressembler à toutes les autres, devient la plus durable de ses liaisons. Libertin assagi par l'âge, il mène avec sa bien-aimée une vie presque bourgeoise. Son esprit d'aventures s'alimente désormais de politique. Il s'installe vers la fin de 1819 à Ravenne, se lie d'amitié avec le frère de Teresa Guiccioli, Pietro Gamba, prend part aux conspirations des Carbonari, et devient même le chef d'une branche de ce mouvement, dite branche des Américains. Sa sympathie pour l'Italie nouvelle trouve son expression littéraire dans La Prophétie de Dante, écrite sous l'influence de la lecture de La Divine Comédie, tandis qu'Alfieri lui inspire le drame Marino Faliero.
En juillet 1820, sur les instances de la famille Gamba, le Pape promulgue un décret de séparation entre Teresa et Guiccioli. Après la faillite du mouvement révolutionnaire en 1821, le gouvernement pontifical confisque les biens des Gamba qui s'enfuient à Pise où Byron les rejoint en novembre 1821. À Pise, il compose Werner, le difforme transformé (1824) et se remet à Don Juan, réussissant à vaincre l'aversion que Teresa ressent pour ce poème qui, présentant l'histoire d'un auteur tourné en ridicule, heurte sa sensibilité romanesque.
La Vision du Jugement (1822) paraît dans le premier numéro de The Liberal (octobre 1822), périodique que Byron lance avec Leigh Hunt, et Le Ciel et la Terre dans le second, en mars 1823. Une rixe entre son valet et un sergent de dragons contraint Byron à quitter Pise. Il se retire à Montenero. Il pert cette même année sa fille Allegra (voulant l'élever dans la religion catholique, il l'avait mise en pension à Bagnacavallo). En juillet, Shelley meurt et Byron assiste à l'incinération de son corps.
Un profond ennui s'empare de son âme. Affaibli par la malaria, las de Teresa, il part pour Gênes en septembre 1822. Nommé membre du Comité pour l'indépendance de la Grèce, constitué à Londres au printemps de 1823, il salue l'aventure grecque comme une libération. Après quelques hésitations dues à des raisons de santé, il se décide à prendre la tête de la révolte, et sans tenir compte des protestations de Teresa Guiccioli qui désire le suivre, il s'embarque à Gênes le 15 juillet. Il passe quatre mois à Céphalonie, en attendant de voir clair dans la confusion des diverses factions révolutionnaires.
Appelé par Alexandre Mavrocordato à Missolonghi, il y débarque le 5 janvier 1824, accueilli avec des honneurs royaux. Mais rien de plus triste que ces trois mois de séjour à Missolonghi: nul fait d'armes, querelles avec les Grecs et finalement, comme suite à ses fatigues, une fièvre rhumatismale ou, selon d'autres, une méningite qui met fin à sa vie le 19 avril 1824. L'arrivée de sa dépouille à Londres donne lieu à des manifestations solennelles d'affliction. Il est inhumé dans l'église de Harrow-on-the-Hill.
Mario Praz,
15 Octobre 1988
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Paris, samedi 30 septembre 2023