Hermann Hesse

Biographie
Hermann Hesse
Hermann Hesse

Romancier, poète, peintre et essayiste suisse d'origine allemande, Hermann Hesse et né à Calw (Wurtemberg, Allemagne) le 2 juillet 1877.

Allemand, mais émigré et naturalisé suisse, Hermann Hesse est issu d'une famille de missionnaires protestants de tendances piétistes, dont l'austérité religieuse le conduit dès l'enfance au scepticisme, puis à la révolte.

À quinze ans, lorsque ses parents décident de faire de lui un théologien, il s'enfuit du couvent de Maulbron où on l'a placé, échappe à toutes les tentatives faites par sa famille pour l'y ramener. Dépressif et suicidaire, il fréquente plusieurs établissements scolaires et maisons de santé. Il interrompt ses études en 1892, travaille quelque temps comme apprenti horloger puis finit par trouver un emploi à la librairie Heckenhauer de Tübingen, ville universitaire où il peut fréquenter un milieu intellectuel et commencer sérieusement, en autodidacte, ses études: devenir poète, c'est la seule occupation qu'il désire. Il lit Goethe, Lessing, Schiller, Novalis et tous les romantiques allemands.

En 1899, à vingt-deux ans, Hermann Hesse s'établit à Bâle et publie sans aucun succès son premier livre, un recueil de poèmes intitulé Chants romantiques, suivi d'un recueil de textes en prose, Une heure après minuit, également un échec. Il voyage en Italie, publie divers textes dans des revues. Il lui faudra attendre 1904 pour connaître la notoriété avec la publication chez Fischer Verlag de Peter Camenzind, un roman d'éducation, et de Sous la roue (1905), deux protestations contre les enfances brimées par l'autorité des parents et des maîtres.

En 1904, il épouse Maria Bernoulli et s'installe dans une ferme proche du lac de Constance, espérant y mener une vie d'écriture en communion avec la nature. Trois fils naissent: Bruno, Heiner et Martin. Son deuxième roman, L'Ornière, où il raconte les péripéties de son enfance et de son adolescence, est publié en 1906. Il s'est définitivement libéré de sa famille, mais souffre encore de la pression sociale. Tourmenté par le sens de la vie, il se sent incapable de s'habituer aux conventions de la société comme au bonheur conjugal. Son mariage ne sera qu'une malheureuse tentative opprimant, sans parvenir à la vaincre, sa vocation esthétique qui ne trouvera finalement de salut que dans l'évasion. Le roman Gertrude, daté de 1910, évoque cette crise morale.

En 1911, Hermann Hesse fait un voyage aux Indes, pays où avaient résidé les parents de Marie Gundert, sa mère, mais qui devient aussi pour lui, selon une symbolique goethéenne, le pays des "Mères", qui imprégnera fortement la suite de son oeuvre. De retour à Berne, il est profondément bouleversé par la guerre. Il tente de s'engager comme soldat mais il est déclaré inapte et est affecté au service des prisonniers de guerre auprès de l'ambassade d'Allemagne. Il publie des textes pacifistes qui lui font perdre son public et la plupart de ses amis intellectuels, hormis quelques soutiens comme le français Romain Rolland. Une nouvelle crise dépressive, si grave qu'il doit être hospitalisé, le décide, la paix revenue, à quitter sa femme et sa famille. Entre-temps, il a rencontré Carl Gustav Jung, entamé une psychanalyse et rédigé en trois semaines l'un de ses chefs-d'oeuvre, Demian, qui sera publié en 1919 sous le pseudonyme d'Emil Sinclair.

Demian oppose à la vie bourgeoise le puissant appel d'une religion nouvelle où se réconcilieraient les contraires. C'est bien encore cet équilibre difficile du moi profond que poursuit l'écrivain dans la transposition hindoue de Siddharta (1922), et plus encore dans Le Loup des steppes en 1927, représentation encore symbolique de l'homme d'après guerre, du civilisé qui a vu soudain réapparaître en lui l'animal, l'homme-loup. La spiritualité et l'animalité sont-elles vraiment inconciliables ? L'animalité n'est-elle pas aussi une nourriture pour le dynamisme spirituel ?

Nous retrouvons encore ce dialogue intérieur dans Narcisse et Goldmund, où Goldmund, l'artiste proche de la nature, de la terre, en communion avec le monde originel des Mères, propose déjà l'esquisse d'une conciliation. Désormais, dans l'oeuvre de Hermann Hesse — réfugié dans le Tessin depuis 1919, naturalisé Suisse, marié à Ruth Wenger en 1924, puis à Ninon Dolbin —, le déchirement caractéristique des ouvrages de l'après-guerre s'efface progressivement. Opposant au Nazisme, ses écrits sont censurés en Allemagne durant les années '30 et jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'effort de l'écrivain, jusqu'au Jeu des perles de verre (1943), aboutit au rêve, ou à la nostalgie, d'une classe supérieure, d'une aristocratie de l'esprit capable de recueillir le double héritage de l'Asie et de l'Europe, et de faire la synthèse de l'apollinien et du dionysiaque rêvée par Nietzsche.

Récompensé en 1946 par le Prix Nobel de Littérature, Hermann Hesse meurt le 9 août 1962 à Montagnola (près de Lugano, Suisse), à l'âge de 85 ans.

Jean Bruno,

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Paris, mercredi 24 avril 2024