Pär Lagerkvist

Biographie
Pär Lagerkvist
Pär Lagerkvist

Écrivain suédois, Pär Lagerkvist est né le 23 mai 1891 à Väsjö (Suède) dans une famille qui comptera 7 enfants.

Fils d'un employé des chemins de fer, il grandit dans une atmosphère très religieuse et en contact avec la vieille paysannerie. La confrontation, au lycée et à l'université — où il étudie en 1910-1911 la littérature et l'histoire de l'art —, avec un autre type de pensée comme la théorie de l'évolution, le pousse vers le radicalisme politique et artistique.

Ayant publié son premier livre en prose, Hommes, dès 1912, il découvre le cubisme à Paris en 1913, et lance son manifeste Art des mots et art des images (1913), qui constate la décadence de la littérature moderne, la vitalité de l'art moderne et réclame un retour aux sources.

Pendant la Première Guerre mondiale, il s'installe à Copenhague (Danemark) où il écrit ses premières pièces de théâtre et fait la connaissance de Karen Sorensen. Il l'épouse en 1918 mais divorce quelques mois plus tard.

Les ouvrages de cette période s'efforcent de répondre aux exigences de ses théories, mais c'est surtout un violent engagement dans la catastrophe qui s'abat sur l'Europe qui retentit dans son cri d'Angoisse (1916) et dans le recueil Chaos (1919). Celui-ci comprend aussi une courte pièce de facture expressionniste, Le Secret du ciel, qui se joint aux trois pièces en un acte, Le Moment difficile, comprises dans Théâtre (1918), livre dans lequel il exposait également ses opinions sur l'art dramatique, rejetant le théâtre naturaliste et illusionniste d'Henrik Ibsen, pour invoquer William Shakespeare et August Strindberg.

Quel est le sens de la vie ? Telle est la question que ses personnages se posent et que les hommes, dans Le Sourire éternel (1920), vont poser à Dieu lui-même, le retrouvant sous les traits d'un vieillard un peu simple, qui ne sait quoi répondre. Cette question, Lagerkvist ne cessera de se la poser, tout en affirmant, de façon de plus en plus insistante, sa foi dans l'Homme, porteur de l'Éternité. C'est ce qu'il fait dans le drame L'Invisible (1923), dans les poèmes Les Chants du coeur (1926) — parmi lesquels il y a aussi de beaux poèmes d'amour — et la méditation en prose La Vie vaincue (1927), tandis que les nouvelles des Contes cruels (1924), à une ou deux exceptions près, s'attachent avec un mordant satirique frôlant le désespoir à décrire justement le monde absurde dont il est le prisonnier.

De retour en Suède en 1919, il travaille d'abord à Stockholm comme critique pour le journal Svenska Dagbladet, puis part vivre en France de 1920 à 1925. En 1925, il se remarie Elaine Luella Hallberg, veuve du peintre Gösta Sandels, dont il aura un fils, Bengt Anders Lagerkvist. Il séjourne deux ans en Italie puis de nouveau en France de 1928 à 1930.

Dans son récit autobiographique L'Exil de la terre (1925), Pär Lagerkvist donne une clef précieuse — et émouvante — pour la compréhension de son mode de pensées et de sentiments. Les années '30 voient la montée des dictatures. Il se retire dans la communauté de Lidingö tout en effectuant un long voyage en Grèce et en Palestine, en 1934. Peut-être plus clairvoyant que d'autres, ce poète métaphysique distingue le mal à l'oeuvre en Europe dès le début des années '30.

Il s'élève contre les victoires de celui-ci par ses pièces de théâtre — L'Homme sans âme (1936), Victoire dans les ténèbres (1939) — tout en défendant un "humanisme combattant" dans ses livres en prose — Esprit combattant (1930) — et ses poèmes: Au feu de camp (1932), Genius (1937), La Maison et l'Étoile (1942). Le récit Le Bourreau (1933), également porté à la scène, occupe une place à part dans cette série. C'est le premier d'une autre série, explorant le mal et ses origines métaphysiques, comprenant Le Nain (1944), Barabbas (1950, adapté au cinéma en 1953 et en 1962), La Sibylle (1956) — où les rapports de l'homme et de Dieu se retrouvent aussi, pour le poète, dans le mystère de l'inspiration. Ce "roman" se prolonge dans La Mort d'Ahasvérus (1960), Le Pèlerin sur la mer (1962) et La Terre sainte (1964).

Ne cessant de poser des questions à un Dieu qu'il ne peut, du fond de lui-même, nier, mais auquel il refuse sa foi, réduisant sa langue à une simplicité extrême, Lagerkvist s'élève jusqu'au mythe. Membre de l'Académie suédoise en 1940, il a reçu le prix Nobel de littérature en 1951.

Pär Lagerkvist est mort le 11 juillet 1974 à Danderyd, près de Stockholm, à l'âge de 83 ans.

Carl Gustav Bjurström,

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Paris, vendredi 19 avril 2024