Malcolm Lowry

Biographie
Malcolm Lowry
Malcolm Lowry

Écrivain anglais, Malcolm Lowry est né le 28 juillet 1909 à New Brighton (Cheshire, Royaume-Uni).

Très tôt fasciné par la mer, ce fils de riche courtier en coton entreprend dès l'âge de dix-huit ans (de mai à octobre 1927) une croisière qui le mène en Extrême-Orient. Engagé comme simple matelot, il y glane les matériaux d'un premier roman, Ultramarine, qu'il réussira à publier en 1933.

Il passe l'été 1929 en Nouvelle Angleterre en compagnie du poète et romancier Conrad Aiken, qui restera une influence déterminante. Il revient en Angleterre à l'automne pour entrer à l'université de Cambridge. Le suicide d'un étudiant l'y marque au point qu'il intégrera l'incident dans la trame de En route vers l'île de Gabriola plus de vingt ans après.

L'été 1930, Malcolm Lowry part en Norvège comme chauffeur sur un cargo, afin de rencontrer Nordhal Grieg, romancier et dramaturge, parent du compositeur, avec qui il entretient une relation d'identification, matière de In Ballast to the White Sea, manuscrit de plus de mille pages détruit par l'incendie de sa maison en juin 1944 — comme en témoigne sa lettre du 25 août 1951, dans Choix de lettres (1965).

En 1932, Malcolm Lowry se brouille avec sa famille, part pour Londres et Paris puis, après la publication de Ultramarine, pour l'Espagne avec Conrad Aiken. À Grenade, il rencontre Jan Gabrial, cascadeuse pour Hollywood, qu'il épouse en janvier 1934 à Paris. Jan part pour New York six mois plus tard. Il y sera, seul, dès octobre. En juin 1935, il passe dix jours dans le service psychiatrique de l'hôpital Bellevue pour désintoxication, sur l'insistance d'amis qui jugent son éthylisme alarmant: un "pélerinage délibéré" selon lui, qui trouve là de quoi écrire la première version de Lunar Caustic.

Il se réconcilie provisoirement avec Jan, arrive avec elle à Cuernavaca (Mexique) en décembre 1936 et commence Au dessous du volcan sous la forme d'une nouvelle. Ses relations avec Aiken s'assombrissent singulièrement lors de la visite de celui-ci en septembre 1937. Les versions ultérieures de Au dessous du volcan portent la trace de ces discussions politiques et de l'infidélité de Jan qui, en décembre, le quitte définitivement.

Malcolm Lowry voyage: Oaxaca, Acapulco, Mexico, Los Angeles, où il commence la deuxième version du Volcan. En juin 1939, il rencontre Margerie Bonner, ancienne actrice du cinéma muet et auteur de romans policiers, qui restera sa compagne jusqu'à la fin de sa vie. Il émigre à Vancouver, où il prépare la troisième version du Volcan, bientôt rejoint par Margerie. Installés tous deux dans une cabane du bord de mer, à Dollarton, ils vivent une vie proche de la nature et des éléments, de 1941 à juin 1944, quand l'incendie de leur maison les contraint à partir en Ontario, chez un ami.

C'est là que Malcolm Lowry termine la quatrième version de Au dessous du volcan pour Noël. Il revient dès février 1945 à Dollarton pour reconstruire la maison, mais novembre le voit repartir à nouveau vers Cuernavaca, Oaxaca, Mexico, afin d'engranger les matériaux de Sombre comme la tombe où repose mon ami. En avril 1946, les éditeurs Reynal & Hitchcok (New York) et Jonathan Cape (Londres) câblent leur acceptation de la publication du roman. En novembre 1947, il s'embarque avec Margerie depuis Vancouver vers l'Europe via le Canal de Panama.

Le couple séjourne en 1948-49 en France, où Malcolm Lowry est consulté pour la traduction du Volcan, et en Italie. De retour à Dollarton, il reprend la composition de Sombre comme la tombe... et met en chantier les nouvelles de Écoute notre voix ô Seigneur... ainsi qu'un scénario pour une adaptation cinématographique de Tendre est la nuit de Francis Scott Fitzgerald. En route vers l'île de Gabriola mobilise toute son énergie jusqu'en août 1954, date à laquelle il quitte Dollarton pour un dernier voyage qui le mène de New York à Milan et en Sicile.

Malcolm Lowry retrouve l'Angleterre en juin 1955, mais doit subir à nouveau un traitement psychiatrique. Toutefois, il se remet au travail sur Gabriola dès leur installation à Rip, dans le Sussex, et visite en juin 1957 la région des Lacs chers aux romantiques. La mort le foudroie le 27 juin, suite à une ingestion conjuguée de gin et de barbituriques.

Hormis peut-être quelques nouvelles, publiées dans des périodiques scolaires, antérieures à Ultramarine, certaines du recueil Le Garde-Fantôme (traduction en 1980) contemporaines de sa vie avec Jan, ainsi que l'oeuvre poétique (Pour l'amour de mourir, trad. 1976), toute l'oeuvre de Malcolm Lowry obéit à un grand projet qu'il avait intitulé le "Voyage qui ne finit jamais", cycle de trois puis sept romans ordonné selon La Divine Comédie de Dante, et dans lequel le Volcan devait figurer l'Enfer. Le progrès de l'âme, depuis son retrait en elle-même jusqu'au moment où elle s'exprime elle-même dans son retour et son devenir au sein de la communauté des hommes, peut ainsi apparaître comme le fil directeur d'une oeuvre aux multiples facettes.

Mais, que cela soit dû à des pratiques éditoriales posthumes et parfois drastiques, où à la perpétuelle insatisfaction de l'infatigable réviseur qu'était Malcolm Lowry, cette oeuvre reste à bien des égards fragmentaire. Il est donc difficile de juger un projet sur des étapes qui n'auraient dû être que provisoires, même si le passage de l'âme, comme l'oeuvre, est provisoire. L'essentiel n'est sans doute pas là, l'écrivain savait ce que fiction veut dire et il a su nous fasciner tout en nous indiquant le chemin: il appartient au lecteur de lire comme il l'entend.

Et Malcolm Lowry d'ajouter diaboliquement: le livre sera alors devenu ce qu'il est impossible de rendre, comme le fait remarquer son héros, le Consul, à Jacques Laruelle dans le premier chapitre de Au dessous du volcan.

Gérard Pecorari,

Adresse de cette page web:
républiquedeslettres.fr/lowry.php
Droits réservés © La République des lettres
républiquedeslettres.fr

CatalogueNouveautésAuteursTitresThèmes
Histoire de la République des lettresChez votre libraire
Recherche par mots-clésLettre d'information PDF
Contact & Mentions légales
Droits réservés © La République des Lettres
Paris, vendredi 26 avril 2024