Alfred de Musset

Biographie
Alfred de Musset
Alfred de Musset

Poète français, Louis Charles Alfred de Musset, est né à Paris le 11 décembre 1810, de Victor Donatien de Musset-Pathay et d'Edmée Claudette Guyot-Desherbiers.

Il appartient, par son père comme par sa mère, à un milieu de solide culture littéraire, où le goût des vers bien faits et de la prose spirituelle demeure chez les uns comme l'héritage précieux du siècle de Voltaire, tandis que le père même du poète garde au cœur et communique à son fils le culte de Rousseau. Son enfance est tranquille et régulière, animée d'études sérieuses à partir de 1819 au collège Henri-IV, éclairée de vacances familiales à Cogners dans la lumière douce du Vendômois, auprès d'un père respecté et affectueux, d'une mère aimante, dans un foyer uni et gai. Les bouleversements politiques de la France semblent ne pas ébranler la situation assez aisée de la famille.

Musset enfant rime comme tant d'autres. Et peut-être ce goût naturel aurait-il rapidement avorté si un de ses camarades de lycée, Paul Foucher, le beau-frère de Victor Hugo, n'avait introduit le jeune poète dans le cénacle d'artistes et d'écrivains qui s'est groupé autour de celui-ci. Non certes que Musset fût un admirateur béat du Maître, mais enfin, à dix-huit ans, après un 2e prix de dissertation latine et un 1er prix de philosophie, il est flatteur de fréquenter ces jeunes intellectuels qui accueillent avec faveur la nouvelle recrue. Cependant on presse Alfred de Musset de choisir un métier et de s'y préparer. Il hésite: ses dons sont multiples; il dessine fort joliment; il goûte fort la musique. Il se fait étudiant en droit, puis étudiant en médecine. Décidément la poésie est sa seule vocation: on le laisse libre de s'y consacrer. Encore ne fait-il que s'y livrer à ses heures, sans grande volonté de percer, bien décidé, déjà, à ne pas forcer son talent.

Peu de chose ont été conservés de ces premiers essais. Après quelques vers dédiés à sa mère en 1824, il écrit de petits poèmes à la mode de 1826-1828: de la couleur historique, du mystère, de la couleur locale, du macabre, des rythmes acrobatiques, toutes modes que pouvait emprunter au Hugo des Odes et Ballades, puis des Orientales, un jeune admirateur de son talent poétique; mais aussi des madrigaux d'un style tout classique, de pures évocations grecques à la manière d'André Chénier, des couplets humoristiques. Rien de personnel, rien d'intime du moins. Nulle teinte de mélancolie lamartinienne, de révolte byronienne; rien qui pose ou suggère une idée philosophique ou morale. Ce qui frappe dans ces essais de débutant, écrits entre seize et dix-huit ans, c'est la maîtrise d'une facture aisée, l'élégance et la souplesse de la forme; rien qui sente l'apprenti; aucune gaucherie.

Rare précocité. Si ces essais de jeune poète sentent si peu l'école, c'est qu'Alfred de Musset est alors — comme il sera toujours — bien moins un homme de lettres qu'un homme du monde. Non pas un homme de salon. Les femmes qu'il fréquente sont moins maîtresses de maison désireuses de parer leur salon de jeune poésie que les amies de ses amis, jeunes personnes fort légères. Car ses amis ne sont pas des gens de lettres. Sans doute on le voit souvent aux soirées de l'Arsenal où l'aimable Charles Nodier reçoit toute la jeunesse romantique. Mais ce ne sont là qu'excursions d'un jeune dandy en un milieu un peu étranger. Il trouve cependant le moyen d'y éblouir les dames par sa svelte élégance, tout en séduisant Alfred de Vigny, Alexandre Dumas ou encore Sainte-Beuve par son indépendance intellectuelle et la délicatesse d'une psychologie déjà perspicace. Ses vrais amis, cependant, ne sont pas de ceux-là. C'est Alfred Tattet, riche, élégant, cultivé, menant joyeuse vie. C'est Ulric Guttinger, âme plus romantique, auréolée par une passion malheureuse qui a traversé comme un éclair une vie riche en plaisirs. C'est le comte de Belgiojoso et le comte d'Alton-Shée de Lignières. Avec eux, Musset soupe dans les plus élégants restaurants. On comprend qu'auprès d'eux et sous leur influence le jeune poète si purement parisien ne puisse célébrer qu'une muse plus légère que chaste.

Les Contes d'Espagne et d'Italie paraissent en décembre 1829. On est ébloui et scandalisé. Si peu de respect chez un débutant! Tant d'ironie chez un disciple de Hugo! Quoi? Rien pour les âmes tendres et rêveuses? L'auteur se moque-t-il? Et de qui? Des romantiques, dont il semble plaisamment exagérer les outrances? Des bourgeois nourris de nos auteurs classiques, dont il heurte tous les goûts? N'a-t-il donc pas eu d'aventure de cœur qui l'ait ému? Pourtant un premier grand amour lui a révélé la duplicité féminine. Et cette trahison, il en portera toujours le souvenir dans l'âme. Il croira — et il écrira souvent — que cette première découverte a définitivement ruiné sa faculté d'aimer. Depuis, un scepticisme douloureux s'est emparé de son cœur, une défiance invincible a gâté ses plus belles amours. Voilà ce qu'est l'histoire de son cœur, telle que la raconte les premiers chapitres de la Confession d'un enfant du siècle.

Ses vingt ans sont en tout cas singulièrement avertis. Et n'allons pas trop croire que cette trahison l'empêche seule de trouver le bonheur dans la confiance et l'abandon. Accusons-en plutôt les expériences d'une vie trop libre et d'amours passagères sans noblesse. Quoi qu'il en soit, le jeune poète n'a eu garde d'exprimer sa souffrance dans ses vers. S'il y parle de lui, c'est sur un ton léger et détaché. Même scandale pour ses débuts au théâtre. Sa première pièce, La Quittance du diable, tirée d'un roman de Walter Scott, acceptée par le théâtre des Nouveautés en 1830, n'est pas représentée pour on ne sait quelle obscure raison. Mais, à la demande d'un directeur audacieux, il présente au théâtre de l'Odéon une pièce en un acte, La Nuit vénitienne, qui est jouée pour la première et unique fois le 1er décembre 1830. Elle tombe sous les sifflets.

Après le décès de son père lors de l'épidémie de choléra de 1832, Musset doit vivre de son art mais il s'est juré de ne plus jamais affronter la représentation à la suite du fiasco de La Nuit vénitienne. Il tiendra sa parole longtemps, sans toutefois cesser de faire œuvre dramatique. Un spectacle dans un fauteuil (1832) est un recueil formé, en effet, de deux pièces de théâtre en vers, délibérément injouables. L'une d'elles, La Coupe et les Lèvres, est précédée d'une importante Dédicace, véritable manifeste littéraire, qui précise l'orientation classique de Musset déjà bien visible dans certains poèmes publiés isolément entre 1830 et 1832, comme Les Secrètes Pensées de Rafaël, gentilhomme français et Les Vœux stériles. Franck, le héros de La Coupe et les Lèvres, représente par contre tout un côté romantique du Musset de 1830-1832: dégoût de la débauche, scepticisme à l'égard de la femme et de l'amour, vague aspiration à un bonheur simple, mais conviction qu'il est trop tard et que l'amour pur et total ne peut plus refleurir en un cœur qui s'est abandonné au plaisir. C'est ce rêve de pureté que met en scène, paré du charme le plus exquis et de la poésie la plus gracieuse, l'autre pièce: À quoi rêvent les jeunes filles. La pureté perdue dans la vie, et dont le regret hante ce jeune homme de vingt-deux ans, est retrouvée dans l'art. Si la vie interdit désormais à l'homme de connaître cette fraîcheur du cœur, du moins l'artiste s'enchante et se console par l'imagination. Namouna, poème qui complète le recueil, porte, sous l'apparence d'une désinvolture audacieuse, la marque des inquiétudes de l'auteur. Ses expériences amoureuses, Musset tente de les justifier en montrant en don Juan le chercheur éternel de l'idéal féminin.

On voit donc que l'œuvre de l'auteur est nourrie par sa vie intime, non par les circonstances de cette vie, mais par les aspirations ou les désespoirs les plus profonds de l'homme. Après une tentative pour se tourner vers le genre romanesque avec le Roman par lettres (1833), à peine ébauché, Alfred de Musset revient au théâtre et publie la même année 1833 dans La Revue des Deux Mondes Andréa deI Sarto et Les Caprices de Marianne. La première pièce met en lumière le drame qui se pose dans la vie de Musset: Andréa, le grand peintre, follement épris de sa femme, sacrifie son art et son ambition à cet amour. En sera-t-il récompensé au moins par la fidélité de celle qu'il aime? Pas du tout. Il perd et ses disciples qui désertent son atelier, et celle à laquelle il a tout sacrifié. Avec celui de la pureté perdue, le grand drame de Musset sera en effet celui des rapports de l'amour et de l'art. La seconde pièce illustre pour la première fois la conception pessimiste que l'auteur se fait de la femme, en tant qu'elle refuse l'amour par amour-propre et vain orgueil. En même temps Octave, le libertin désabusé, et Célio, l'amoureux idéaliste, symbolisent les deux aspects du Musset de 1830-1833.

En juin 1833, Musset fait la connaissance de George Sand, déjà célèbre par ses premiers romans. Elle a six ans de plus que lui. Il s'attache à elle pour deux raisons: il trouve en elle, outre un type féminin d'une beauté accentuée, outre une intelligence forte et active, deux réponses aux besoins de sa nature morale. Par sa gaieté, sa fantaisie, la liberté de ses manières, la poésie audacieuse de sa vie, elle attire l'homme de plaisir, l'artiste fantaisiste, si jeune de manières et d'imagination. D'autre part, Musset croit trouver en elle la femme qui mérite un grand amour, qui peut le rendre à nouveau capable d'aimer, qui peut l'arracher par l'amour à la vie de plaisir dans laquelle, par désespoir, dit-il, il se plonge. Ils deviennent amants fin juillet 1833.

Le poème Rolla, publié en août 1833, marque un tournant dans l'inspiration du poète lyrique. Sans doute quelques poésies ont déjà exprimé discrètement la plainte d'un cœur malheureux/ Mais aucune, comme le fait ce poème, ne révèle le désespoir de la foi perdue avec cette éloquence brûlante. Le lyrisme, de désinvolte, devient grave et profond. Cependant le Musset gracieux, humoristique et frais survit dans la pièce Fantasio (janvier 1834). Il ne mourra jamais, mêlant ses entrechats jusqu'en 1850 aux cris de l'angoisse ou aux gémissements de l'amour déçu.

C'est dans la seconde moitié d'août qu'il faut placer le séjour à Fontainebleau où Musset effraie George Sand par la crise nerveuse qui s'empare de lui, en pleine nuit et en pleine forêt. Ils partent ensemble pour l'Italie le 12 décembre et arrivent à Venise, par Gênes et Pise, le 30. Au début de février 1834, il tombe gravement malade d'une fièvre typhoïde. Il quitte Venise le 29 mars, guéri, mais faible encore, et portant au cœur une cruelle blessure. En effet si, et dès le début du voyage, les liens se sont distendus entre les deux amants, l'amitié remplaçant d'un commun accord l'amour sensuel qui les a unis, Musset ne peut se résoudre à rendre sa liberté à sa compagne. Certes, lui-même ne se fait pourtant pas faute d'user de la sienne avec des femmes de rencontre, mais lorsqu'il surprend la liaison qui s'est établie entre George Sand et le jeune médecin italien Pagello qui le soigne, il souffre profondément. Cependant rien de plus confiant et de plus chaleureux que la correspondance qu'ils échangent après le départ de Musset. Meurtri, sans doute autant par la maladie que par la rupture, celui-ci mène quelque temps à Paris une vie partagée entre les vains plaisirs retrouvés et une mélancolique solitude. Il écrit à George Sand qu'il l'aime toujours et que cet amour est assez désintéressé pour admettre Pagello. Elle lui écrit en mère et en sœur. Elle revient à son tour. Ils se revoient pour un dernier adieu et Musset part pour Bade fin août 1834.

En juillet a paru On ne badine pas avec l'amour, pièce terminée après le drame de Venise, et très proche non pas des détails concrets de l'aventure, mais des états d'âme des amants. Fin août paraît la deuxième livraison, en deux volumes, de Un spectacle dans un fauteuil, contenant les pièces publiées en revue et un inédit, Lorenzaccio. Son chef-d'œuvre dramatique, nourri de son expérience psychologique, inspiré, autant que par la chronique italienne, par son scepticisme devant la vie et devant la politique, par le désespoir de sa pureté perdue, par la conviction que l'échec de son amour et ce qu'il considère comme l'échec de son œuvre vient de sa vie débauchée et sans idéal moral, enfin par l'espoir qu'un chef-d'œuvre littéraire ou un grand amour sauveur (transposé en assassinat libérateur) viendra le régénérer.

Les amants se retrouvent en octobre-novembre 1834, mais, traversée d'orages, cette reprise ne dure guère. Elle est suivie d'autres aussi brèves. La séparation devient définitive en mars 1835. On a beaucoup exagéré le rôle tenu par sa liaison avec George Sand dans la vie et l'œuvre lyrique de Musset. Le roman autobiographique La Confession d'un enfant du siècle (1836) raconte cette aventure et en dégage la leçon morale et quasi historique, réunissant dans un faisceau logique les thèmes qu'orchestreront les poèmes de 1835-1838. Mais, outre que ce roman donne une part très large à la première aventure amoureuse, cause de la débauche à laquelle le héros s'abandonne, il met aussi bien en lumière le caractère intellectuel et moral, beaucoup plus que sentimental, de la souffrance de cet "enfant du siècle". D'ailleurs, selon George Sand qui compare le roman à Adolphe de Benjamin Constant, d'autres femmes seront aimées par Musset. L'amitié pour sa "marraine" Mme Jaubert se transforme en 1836 en une liaison amoureuse de quelques semaines, pour redevenir la plus solide des amitiés — nous trouvons l'écho de cet épisode dans Emmeline (1837), dans la Nuit de décembre, dans la Lettre à Lamartine et dans Le Chandelier (comédie dans l'esprit de Molière). Après le dame du grand monde, la grisette Louise. Cette brève liaison est le thème de Frédéric et Bernerette. En 1837, Aimée d'Alton, âgée de vingt ans, devient sa maîtresse. C'est la "belle maîtresse" de la Nuit d'octobre, la Béatrice du Fils du Titien. En 1838, Musset aime sans succès Pauline Garcia, sœur de la Malibran (célèbre cantatrice morte prématurément pour qui il a écrit des Stances). En 1839, il est l'amant de la jeune et déjà célèbre actrice Rachel. En 1840, il aime la froide et ardente princesse Cristina di Belgiojoso, qui l'attire mais se refuse. Enfin ses orageuses liaisons, en 1849, avec l'actrice Louise Rosalie Allan-Despréaux et en 1852 avec la poétesse Louise Colet (amante de Gustave Flaubert), sonnent le glas de ses aventures amoureuses, sinon sensuelles. Il a trente-neuf ans. Ainsi Musset reste après l'aventure avec George Sand tel qu'il a été auparavant, chercheur d'amour pour s'arracher à la débauche, débauché pour se consoler de son impuissance d'aimer.

Le cycle du lyrisme personnel qui s'ouvre en août 1833 n'est donc qu'en partie consacré à George Sand. Ce sont d'abord les six pièces adressées expressément à celle-ci, et publiées posthumes, datées du 2 août 1833 au 10 janvier 1835. C'est ensuite le cycle des Nuits, comprenant, outre Les Nuits, la Lettre à Lamartine, L'Espoir en Dieu, Souvenir, de 1835 à 1841. Ces pièces lyriques sont loin d'être essentiellement amoureuses. Le vrai sujet en est l'incidence de l'amour et de la souffrance sur la création poétique. Dans ce choix entre le cœur et l'esprit, entre l'amour et la création artistique, entre la vie et l'art, après avoir longtemps cru à la valeur fécondante de l'amour et de la souffrance, après avoir longtemps débattu les rapports de ces deux pôles de l'idéal humain, en vers et en prose — À mon ami Édouard B. (1832), Le Fils du Titien (1838), Le Poète déchu (1839), Une soirée perdue ( 1840), Après une lecture et Sur la paresse (1842) —, Musset choisit délibérément la vie. Ce choix tragique a été en tout cas le problème capital, le véritable centre de la vie intellectuelle et sentimentale de Musset.

Sa grande production lyrique se termine en 1838. Il a vingt-huit ans, il vivra encore vingt ans. La plupart des pièces postérieures à cette date sont des œuvres courtes et légères. Sur le plan dramatique, même ralentissement marqué. Sans doute Barberine (1835), Le Chandelier (1835), Il ne faut jurer de rien (1836), Un caprice (1837), sont de charmantes réussites mais on conviendra que ces bluettes ont singulièrement moins d'ampleur et de richesse que les œuvres dramatiques antérieures. Après 1837, les pièces se font plus rares, et de bien moindre valeur, de moindres proportions encore: Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (1845), Louison (1849), la seule pièce avec La Nuit vénitienne (1830) et Bettine (1851) écrite directement pour le théâtre, Carmosine (1850), On ne saurait penser à tout (1851).

Poésies lyriques, roman autobiographique, pièces de théâtre ne constituent pas l'œuvre entière de Musset. Il faut y ajouter les Nouvelles et Contes, au nombre de douze — Emmeline, Les Deux Maîtresses, Les Frères Van Buck, Frédéric et Bernerette, Le Fils du Titien, Margot, Croisilles, Histoire d'un merle blanc, Pierre et Camille, Le Secret de Javotte, Mimi Pinson, La Mouche — , publiés, les onze premiers de 1837 à 1845, le dernier, La Mouche, en 1853. Narrateur aisé et sans prétention, Musset écrit ses œuvres hâtivement, pressé par le besoin d'argent et affecté par sa maladie des poumons qui interrompt régulièrement son travail. Il y reste fort classique, malgré sa répugnance à l'égard des nécessités de l'affabulation. Il donne là des œuvres qui prouvent simplement qu'il joint le talent au génie. On a réuni sous le titre de Mélanges de littérature et de critique divers écrits en prose, parfois fort intéressants, consacrés à des questions d'art et de littérature. On y découvre en Musset une intelligence fine, une rare indépendance de jugement, un goût très sûr. Dans ce domaine l'œuvre la plus connue demeure les Lettres de Dupuis et Colonel sur le romantisme, mais De la tragédie et Un mot sur l'art moderne sont les plus riches en pensée esthétique.

Alfred de Musset est décoré de la Légion d'honneur en 1845. En 1846, la représentation d'Un caprice est salué par toute la presse et connaît un grand succès sur scène. Il est élu à l'Académie française le 12 février 1852. L'année suivante, il est nommé bibliothécaire au ministère de l'Instruction publique. Une édition revue et corrigée des Comédies et Proverbes est publiée. Très malade, il meurt à Paris le 2 mai 1857, à l'âge de 46 ans. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Il reste par son éloquence, sa chaleur, sa sensibilité, celui des poètes romantiques français qui parle le plus directement au cœur, un des plus modernes, malgré l'imperfection de la forme, par le drame moral et intellectuel qu'il a vécu. Son théâtre, longtemps méconnu, a trouvé au XXe siècle une audience considérable et presque unique. En particulier au cours des années 1920-1935 où aucun auteur français n'a eu autant de représentations d'œuvres différentes. Ce succès tient à ce fait que, débarrassé des contraintes matérielles de la représentation, Musset a pu devancer son temps et donner en toute liberté à son œuvre dramatique la fantaisie, la profondeur et la justesse d'observation demandée par le public moderne.

Philippe van Tieghem,

Alfred de Musset en librairie

Adresse de cette page web:
républiquedeslettres.fr/musset.php
Droits réservés © La République des lettres
républiquedeslettres.fr

CatalogueNouveautésAuteursTitresThèmes
Histoire de la République des lettresChez votre libraire
Recherche par mots-clésLettre d'information PDF
Contact & Mentions légales
Droits réservés © La République des Lettres
Paris, vendredi 19 avril 2024