Écrivain suisse naturalisé français, Marcel Rouff est né le 4 mai 1877 à Carouge, près de Genève.
Il est fils de Jules Rouff, éditeur de romanciers populaires à succès tels Eugène Sue ou Ponson du Terrail, mais aussi de Victor Hugo, Jules Michelet et Jean Jaurès. Il passe son enfance à Paris où il est élève de l’école Monge (aujourd’hui Lycée Carnot) puis suit des études de lettres à la Sorbonne. C’est là qu’il noue une amitié durable avec Maurice Edmond Sailland, dit Curnonsky, futur romancier, gastronome, humoriste et critique culinaire élu «Prince des gastronomes».
En 1896, il publie un recueil de poèmes, Les Hautaines, suivi en 1899 d’un premier roman, La Grande Angoisse.
En 1911, Marcel Rouff épouse Juliette Bloch-Tréfousse avec qui il aura deux enfants, Nicole (1913) et Jean-Jacques (1916). De 1916 à 1920, il vit en Suisse avec sa famille. Il rédige des chroniques pour la Tribune de Genève, dont il restera correspondant après son retour à Paris.
Un théâtre de Genève joue en 1919 sa pièce de théâtre inspirée du Don Quichotte de Cervantès et intitulée Les Moulins à vent. De retour à Paris en 1920, il soutient deux thèses de doctorat: Les Mines de charbon en France au XVIIIe siècle (1922) et Tubeuf, un grand industriel français au XVIIIe siècle (1922). Sa carrière littéraire débute réellement avec La Vie et la passion de Dodin-Bouffant, première édition à la Société littéraire de France (Paris, 1920) et seconde édition définitive augmentée de cinq chapitres, La Vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet (Delamain, Boutelleau et Cie, Paris, 1924) lui apporte le succès.
Une vingtaine d’autres romans, nouvelles, pièces de théâtre et guides divers sont publiés entre 1921 et 1934. Citons entre autres Ce qui plane sur la ville (1921), Voyage au monde à l’envers (1923), L’Homme et la Montagne (1925), Guinoiseau, ou le Moyen de ne pas parvenir (1926), Les Temps révolus (tomes I et II, 1926-27), Jubabau (1928), Anaïs, ou l’Heure des élites (1928), L’Homme de cinquante ans (1929), Le Roi camelot (1930), La Peau peinte (1930), Montagnes (1931), La Confession du Pacifique (1933), Au Grand Léonard (1934),… Il publie également plusieurs travaux historiques, dont notamment une Vie de Chateaubriand en 1929, et collabore à l’Histoire socialiste de la Révolution française de Jean Jaurès dont il est proche. Il rédige avec son ami Curnonsky une des premières grandes encyclopédies touristiques et gastronomiques françaises, La France Gastronomique (28 volumes publiés entre 1921 et 1928).
Amateur d’alpinisme et de voyages, Marcel Rouff est en effet surtout un fin gourmet qui partage sa passion de la cuisine avec Curnonsky et de nombreux gastronomes. La poularde à la crème, son plat préféré qui revient à plusieurs reprises dans ses romans, deviendra même officiellement en 1928 la poularde Marcel Rouff.
De toutes ces œuvres, seule La Vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet reste encore lue aujourd’hui. Le livre raconte sous forme humoristique la vie d’un gastronome passionné, personnage inspiré de Curnonsky — déjà personnage central de Guinoiseau, ou le Moyen de ne pas parvenir —, avec qui il co-fonde en 1928 l’«Académie des Gastronomes», une association de 40 académiciens gastronomes.
Marcel Rouff est naturalisé français en 1930 tout en conservant sa citoyenneté genevoise. Atteint d’un cancer de la gorge, il cesse ses travaux littéraires en 1934 et meurt à Paris le 3 février 1936, à l’âge de 58 ans.
Mélanie Wolfe,
républiquedeslettres.fr/rouff.php
Catalogue • Nouveautés • Auteurs • Titres • Thèmes
Histoire de la République des lettres • Chez votre libraire
Recherche • Contact & Mentions légales
Droits réservés © La République des Lettres
Paris, mercredi 11 septembre 2024