Philosophe et pédagogue autrichien, Rudolf Steiner est né le 27 février 1861 à Kraljevicz (Croatie).
Fils d'un petit fonctionnaire des chemins de fer austro-hongrois, il fait ses études dans une école technique proche de sa ville natale, puis à l'université de Vienne.
Il passe ensuite six années (1884-1890) comme précepteur d'un garçon arriéré. Il fait tant et si bien que, lorsqu'il quitte cette famille, le garçon est considéré comme guéri et peut même entreprendre des études de médecine.
Lors de ce séjour, Rudolf Steiner écrit son premier livre: Bases d'une théorie de la connaissance chez Goethe (1886). Appelé en 1890 à Weimar, il se voit confier le soin de préparer la première édition des Œuvres scientifiques de Goethe, pour laquelle il écrit une introduction très remarquée.
Parallèlement, il prépare sa thèse de doctorat, soutenue en 1891, thèse qui, élargie, forme son second livre, La Vérité et la Science (1892). Aussitôt après, il s'attelle à l'un de ses livres les plus importants, car il contient les bases méthodiques de son enseignement futur: La Philosophie de la liberté (1894).
Après avoir publié un livre sur Nietzsche, Nietzsche, adversaire de son époque (1895), et son second livre sur Goethe, Goethe et sa conception de l'univers (1896, traduit en français sous le titre Esprit de Goethe], il quitte Weimar en 1897 pour Berlin, où il accepte le poste de rédacteur en chef d'une revue importante, Magazin für Literatur, poste qu'il occupera jusqu'en 1900.
Ayant été souvent invité à faire des conférences dans un cercle de théosophes, Rudolf Steiner est nommé en 1902 secrétaire général de la section allemande de la Société théosophique. Il accepte cette charge, mais impose comme condition de pouvoir y donner son enseignement personnel, espérant arriver à créer une synthèse entre les mystiques chrétienne et orientale. Ce sera d'ailleurs le point de départ de deux livres, qui contiendront les idées principales du futur enseignement anthroposophique: L'Initiation, ou la Connaissance des mondes supérieurs (1904) et La Science de l'occulte (1910).
Constamment en déplacement, visitant tous les pays européens, Steiner prononce conférence sur conférence, dont une importante partie sera, par la suite, publiée par ses disciples.
En 1913, il se sépare définitivement de la Société théosophique pour fonder une nouvelle association, la Société anthroposophique, afin d'élaborer sa propre doctrine. Le siège central de l'organisation est le paisible village de Dornach, près de Bâle (Suisse), dans un "Goetheanum" construit pour l'occasion, où se dérouleront toutes les activités du groupe.
L'anthroposophie se distingue de la théosophie par l'importance majeure attribuée à la nature et à la destinée de l'homme. Le fondement de cette doctrine est la distinction, dans l'être humain, de sept principes (du corps physique au corps spirituel et astral, du moi au moi spirituel, à l'esprit vital et, enfin, à l'homme-esprit). Avec la mort, le corps physique se dissout, tandis que le corps spirituel et astral accompagne le moi dans une période de sommeil profond qui précède son incarnation. Le cycle des renaissances, en entraînant le cosmos dans sa totalité à travers des milliers d'années d'évolution (dont l'incarnation du logos dans le Christ et son apparition sur Terre constituent l'événement central), est destiné à s'achever par l'universel retour au pur esprit. Cette doctrine est transmise aux adeptes à travers un processus d'initiation qui conduit à la perception intérieure des réalités suprasensibles. L'histoire humaine est également intéressée par ce processus universel de libération spirituelle, d'où l'importance que Steiner attribue aux activités en matière de réformes sociales, mises en pratique dans le cénacle de Dornach.
L'une des plus importantes activités de la Société anthroposophique est l'éducation des enfants suivant les principes psychologiques nouveaux de l'anthroposophie. Rudolf Steiner écrit même un livre spécialement consacré à ces questions: Education de l'enfant à la lumière de la science spirituelle. Mais il s'intéressa aussi aux branches les plus variées de l'activité humaine: l'agriculture, la danse et l'éducation physique (eurythmie), la philosophie, la religion, la sociologie, etc., traitant de toutes ces questions du point de vue de son enseignement personnel. Citons parmi ses principaux écrits: La Philosophie de la liberté (1894); Conceptions du monde et de la vie au XIXe siècle (2 vol., 1900-1901); Théosophie, introduction à la connaissance du monde suprasensible (1914); La Tâche de la science de l'esprit (1916); Les Énigmes de l'âme (1917) et son Autobiographie (1925).
Rudolf Steiner est mort le 30 mars 1925 à Dornach, à l'âge de 64 ans.
Mélanie Wolfe,
républiquedeslettres.fr/steiner.php
Catalogue • Nouveautés • Auteurs • Titres • Thèmes
Histoire de la République des lettres • Chez votre libraire
Recherche • Contact & Mentions légales
Droits réservés © La République des Lettres
Paris, mercredi 11 septembre 2024