Peintre et graveur suisse, Félix Vallotton est né à Lausanne (Suisse) le 28 décembre 1865 dans une famille bourgeoise protestante.
Installé à Paris à partir de 1882, il fréquente l'Académie Julian. Il copie au musée du Louvre des œuvres d'Albrecht Dürer, de Hans Holbein le Jeune ou de Rembrandt, perfectionnant ses dons naturels de dessinateur. Le graveur polonais Félix Jasinski l'initie à l'art de la pointe sèche.
Jusqu'en 1890, il s'exprime à travers une peinture très personnelle, au dessin rigoureux et limpide, qui rappelle le plus classique Edgar Degas. Parallèlement, il commence à écrire son Livre de la Raison dans lequel, tout au long de sa vie, il annotera soigneusement les œuvres qu'il réalise.
Farouchement opposé au rendu "atmosphérique" de la réalité propre à l'impressionisme, il rencontre Édouard Vuillard et se lie au groupe des Nabis, dont il retient les principes fondamentaux de la composition bidimensionnelle et de l'arabesque (Le Bain au soir d'été, 1893). Il refuse cependant leurs recherches symbolistes et préfère se tourner vers des sujets de la vie quotidienne.
Bien qu'admirant Paul Cézanne, c'est surtout dans l'art du Douanier Rousseau et de Henri de Toulouse-Lautrec qu'il voit le moyen le plus sûr d'approcher la chronique quotidienne (La Troisième galerie au théâtre du Châtelet, 1895).
C'est aussi aux petits faits quotidiens que renvoient ses lithographies et ses gravures sur bois, réalisées pour la plupart entre 1891 et 1898, années pendant lesquelles il suspend presque entièrement son activité picturale. Ses gravures d'inspiration sociale (L'Anarchiste, 1892, La Manifestation et La Charge, 1893, Le Suicidé et L'Exécution, 1894), qui lui apportent une certaine renommée, tirent leur effet d'un jeu très simple d'oppositions entre plans blancs et d'un noir uniforme et profond.
Il travaille comme illustrateur, notamment pour La Revue blanche, et réalise plusieurs affiches comme par exemple pour la revue musicale Ah ! La pé… la pé… la Pépinière (1895).
Bien que vivant avec son modèle Hélène Chatenay, une jeune ouvrière, Félix Vallotton épouse en 1899 Gabrielle Bernheim (voir son Portrait de madame Vallotton, 1899), fille du marchand de tableaux Alexandre Bernheim. L'année suivante, il obtient la nationalité française par décret de naturalisation.
Revenant à la peinture, Vallotton s'intéresse aux intérieurs, aux nus et aux paysages, où les couleurs sont d'une éclatante pureté (Le Repos des modèles, 1905, L'Enlèvement d'Europe, 1908).
Durant l’année 1907, il se consacre à l'écriture d'un roman sombre et désillusionné, en partie autobiographique, intitulé La Vie meurtrière. Le livre paraîtra, "avec 7 dessins de l'auteur", à titre posthume en 1927. Deux autres livres seront également publiés après sa mort: Les Soupirs de Cyprien Morus et Corbehaut.
À partir de 1909, ses œuvres son régulièrement exposées à Zurich (1909), Paris (Catalogue de la la galerie Druet préfacé par Octave Mirbeau, 1910), et Lausanne où son frère Paul Vallotton dirige à partir de 1913 une antenne de la Galerie Bernheim qui deviendra la galerie Paul Vallotton.
Sa vision amère et sans concession de la petite bourgeoisie a une âpreté particulière dans ses œuvres, tant littéraires que picturales, au découpage net, lisse et impitoyable.
Félix Vallotton est mort à Paris le 29 décembre 1925, à l'âge de 60 ans. Son œuvre se compose au total de 1704 peintures, 237 gravures et plusieurs centaines d'illustrations d'affiches, livres et revues.
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