Franz Werfel

Biographie
Franz Werfel
Franz Werfel

Écrivain autrichien, Franz Werfel est né à Prague le 10 septembre 1890.

Fils d'un commerçant aisé, il fréquente le Gymnase et l'université allemande de Prague, et grandit dans l'atmosphère des cercles juifs de langue allemande.

Encore étudiant, il publie un premier recueil de poèmes, L'Ami du monde (1911), puis d'autres suivent: Nous sommes (1913), L'un l'autre (1915). Il vit alors à Vienne, Hambourg, Leipzig. Dans cette dernière ville, il est lecteur chez Kurt Wolff, l'éditeur de l'avant-garde, avec lequel il fonde les cahiers de poésie moderne intitulés Le Jour du jugement (1919). Il entretient des relations amicales avec Franz Kafka et Max Brod, et Rainer Maria Rilke exerce sur lui une certaine influence.

Ses recueils lyriques sont animés d'un désir passionné de sacrifice, d'une soif d'unité sociale et cosmique. Cette lutte intérieure pour un idéal d'amour, de pureté et de paix, toujours mis en doute et toujours poursuivi, a de profondes racines dans le monde de la foi judéo-chrétienne. Sa pensée va jusqu'à la vision et la prophétie.

Les drames expressionnistes qui viennent ensuite sont moitié vision magique, moitié opéra lyrique. En 1915, il met en vers Les Troyennes d'Euripide, plein du désespoir où le plonge la guerre (de 1915 à 1917, il est soldat sur le front de Galicie). En 1920 sa trilogie "magique" L'Homme au miroir doit être son Faust, mais le combat allégorique entre son Je apparent et son Je essentiel est trop impénétrable et surchargé. Cette tentative d'allier dans un drame de la rédemption le théâtre et le sens profond du magique ne réussit guère. Le drame historique Juarez et Maximilien (1925) est plus heureux, peut-être parce qu'il exige moins. Dans Paul parmi les Juifs (1926), Werfel développe le thème du combat de la foi créatrice contre la loi rigide et morte.

Après la guerre, il se fixe à Vienne, puis dans un chalet du Semmering, après avoir épousé en 1929 la veuve du compositeur Gustav Mahler (Alma, qui fut aussi la compagne du peintre Oskar Kokoschka et de l'architecte Walter Gropius, fondateur du Bauhaus). Dans ses nouvelles, qu'il réunit en 1937 sous le titre Le Crépuscule d'un monde, et dans ses romans, Franz Werfel trouve enfin son style propre, au-delà de l'expressionnisme. En 1920, son récit Le Coupable c'est la victime fait sensation. Son roman Verdi (1924) témoigne de son goût passionné pour la musique. La Mort du petit-bourgeois (1927) raconte l'histoire d'un juif qui s'obstine à ne pas mourir avant la date d'effet de son assurance-vie. Le Jour des bacheliers (1928) porte les traces de ses expériences psychanalytiques. Barbara ou la Piété (1929) est une œuvre d'une grande richesse d'observation réaliste qui se joue dans le chaos de l'après-guerre. Les Frères de Naples (1931) sont une large fresque qui évoque la multiplicité et la richesse des destinées de l'homme. Le Royaume de Dieu en Bohême (1930) est la tragédie d'un chef de religion. Le grand roman historique intitulé Les Quarante Jours du Mussa Dagh (1933) est une œuvre puissante, peut-être la plus accomplie de Werfel, qui raconte la résistance au génocide arménien programmé par la Turquie d'Enver Pacha.

En 1938, après l'Anschluss, il quitte l'Autriche pour la France. En 1940, fuyant devant l'invasion allemande, il est à Lourdes, et en 1942 il publie à Stockholm Le Chant de Bernadette consacré à Bernadette Soubirous, son action de grâces qui devient un immense best-seller. Réfugié aux États-Unis, il écrit Jakobowski et le colonel (1944), la comédie d'une tragédie: celle des réfugiés de 1940. Peu de jours avant sa mort, il peut achever sa dernière œuvre, L'Etoile des hommes qui ne sont pas nés (1946), une œuvre d'anticipation, satire polémique et vision prophétique, mais aussi une œuvre où, une fois encore, sont mis en cause la foi et l'amour.

Le conflit entre la foi et l'incroyance est du reste le thème dominant de toute son œuvre, comme reprenant à son compte une remarque de Goethe qu'il l'a noté lui-même dans ses Théologoumènes (1946). En plus de ses ouvrages déjà évoqués, citons pour terminer Ecoutez la voix (1938).

Franz Werfel est mort à Beverly Hills (Californie) le 26 août 1945, à l'âge de 55 ans.

Mélanie Wolfe,

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Paris, vendredi 29 mars 2024