Gabriele d'Annunzio

Biographie
Gabriele d'Annunzio
Gabriele d'Annunzio

Né le 12 mars 1863 à Pescara (Italie), Gabriele d'Annunzio est considéré comme le principal représentant du décadentisme et de l'esthétisme intellectuel de l'Italie du début du XXe siècle.

Fils d'un riche propriétaire terrien de Pescara, il publie en 1879 un premier recueil de poèmes intitulé Primo Vere. À partir des années 1880, il vit le plus souvent à Rome où il étudie la Littérature à l'université La Sapienza.

Gabriele d'Annunzio publie de nombreux livres dont notamment: Canto Nuovo (1882), L'Intermezzo di Rime (1883), Il Libro delle Vergini (1884), San Pantaleone (1886), Il Piacere (1889), L'Innocente (1891), Giovanni Episcopo (1892) et Il fuoco (1900). Son esprit cosmopolite, sa vie mondaine, son amitié avec la grande actrice Eleonora Duse qu'il fait jouer dans ses pièces de théâtre, contribuent à lui assurer une gloire rapide. En 1897, il se fait élire au Parlement italien avec un mandat de député indépendant. Mais, endetté, il s'enfuit en France où il séjourne de 1908 à 1914 pour échapper à ses créanciers.

Le narcissisme, élevé au rang de technique artistique, est un élément essentiel de sa création. Inspiré par le mythe du surhomme nietzschéen, d'Annunzio se croit libéré de toutes les obligations traditionnelles qu'imposent la morale et l'usage, et se donne pour mission d'enrichir la littérature italienne de sensations et de pensées nouvelles qu'il découvre essentiellement chez Oscar Wilde, Fiodor Dostoïevski et les symbolistes français.

Mais son sentiment d'une mission prophétique a des conséquences tragiques lorsqu'il l'applique sans discernement au domaine politique. À la veille de la Première Guerre mondiale, Gabriele d'Annunzio rentre de Paris pour exhorter les Italiens, dans un discours enflammé, à se détourner de la politique neutraliste de Giolitti, dépourvue de tout héroïsme, et à se battre en cette heure décisive pour la grandeur de l'Italie. Sa propagande interventionniste acharnée n'est pas sans influence sur l'entrée de l'Italie dans le conflit. Lui-même se distingue comme officier dans l'armée de l'air et perd un oeil dans un accident d'avion.

Déçu par l'attitude intransigeante du président américain Woodrow Wilson lors du Congrès de la Paix à Paris, il occupe la ville de Fiume sans autre forme de procès le 12 septembre 1919, chassant l'armée d'occupation alliée avec une troupe de volontaires. Il y fonde la Régence italienne de Carnaro, État brièvement reconnu par le Traité de Rapallo (1920) avant qu'il déclare la guerre à l'Italie. Fiume doit se rendre quelques mois plus tard après un bombardement de la Marine italienne. Même si ce tour de force ne lui a pas permis d'imposer l'annexion de la ville et d'autres parties de la Dalmatie, il lui apporte parmi les nationalistes une brillante réputation de gerrier-poète et de héros national.

On notera aussi qu'au cours des journées de Fiume, Gabriele d'Annunzio invente une technique habile de discours-dialogues que Benito Mussolini adoptera plus tard, tout comme les chemises noires de ses combattants, pour en faire les moyens les plus efficaces de sa propagande.

Après la marche sur Rome de Mussolini, il se retire dans sa maison du lac de Garde. Il y mène dans l'ombre l'existence d'un écrivain national apprécié, précurseur du fascisme italien, mais devenu quelque peu surperflu. En 1924, le Duce l'élève au rang de "Prince de Montenevoso" et commande une édition nationale de ses oeuvres complètes en 49 volumes.

Gabriele d'Annunzio décède le 1er mars 1938, peu après avoir été nommé président de l'Académie royale italienne.

Tonia Piana,

Gabriele d'Annunzio en librairie

Copyright © La République des Lettres, Paris, vendredi 13 décembre 2024
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