Historien et critique d'art, Élie Faure est né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) le 4 avril 1873. Il est lié par sa mère au géographe et militant anarchiste Élisée Reclus et à l'ethnologue Élie Reclus.
Il suit ses études secondaires au lycée Henri-IV de Paris où son professeur de philosophie est Henri Bergson. Après son baccalauréat-ès-lettres obtenu en 1891, il entame en 1893 des études à la faculté de médecine de Paris et présente en 1999 une thèse sur le traitement du lupus par la tuberculine de Koch. Entre-temps il épouse en 1896 Suzanne Gilard, fille du pasteur d'Eynesse, qui lui donnera une fille.
Vers 1900, Élie Faure commence sa carrière de médecin et travaille bientôt comme anesthésiste aux hôpitaux de Paris. À côté de ses travaux de recherche littéraires et historiques, il ne cessera d'ailleurs d'exercer sa profession médicale tout au long de sa vie. Mais, dès sa jeunesse, il fréquente assidûment les salles du Louvre et les expositions artistiques.
Les théories socialistes, et surtout l'affaire Dreyfus, où il s'engage à fond, décident de sa carrière littéraire: ses premières critiques d'art paraissent dans les journaux dreyfusards, notamment L'Aurore de Georges Clémenceau, où il rédige jusqu'en 1903 les comptes rendus des Salons artistiques parisiens.
En 1904, Il publie son premier livre consacré à Vélasquez. Il se lie avec des artistes, entre autres Auguste Rodin, Emile-Antoine Bourdelle et Claude Monet. Des conférences sur l'histoire de l'art données à l'université populaire "La Fraternelle" du 3e arrondissement de Paris, dont il est cofondateur avec son ami Eugène Carrière, formeront la base de sa monumentale Histoire de l'art. Cette oeuvre de référence en sept tomes, publiée et remaniée à plusieurs reprises de 1909 à 1927, retrace l'évolution de l'architecture, de la sculpture, de la peinture et des arts domestiques de la préhistoire au début du XXe siècle.
En 1908, Élie Faure commence à collaborer aux Hommes du jour et aux Portraits d'hier, où paraissent ses essais sur Jules Michelet, Jean-Baptiste Lamarck, Friedrich Nietszche, Fiodor Dostoïevski et Cézanne. Ces essais où il s'interroge sur le rôle des artistes dans la société seront ensuite réunis dans le recueil Les Constructeurs (1914), livre touffu et grandiose, dont l'étude critique annonce celle d'André Gide et de Dostoïevski, qui ne paraîtra qu'en 1923. En 1909, il commence à donner des cours d'histoire de l'art à l'Université populaire "La Coopération des idées" du XIe arrondissement de Paris.
Médecin militaire pendant la Première Guerre mondiale, il doit rejoindre le front. Démobilisé en 1917, il reprend ses travaux littéraires et artistiques, publie La Sainte Face (1917) inspiré par son expérience de la guerre, et organise des expositions à la librairie-galerie Georges Crès.
Il reçoit la Légion d'honneur en 1919. De 1922 à 1927, il dirige la collection de réflexion exthétique "La Bibliothèque dyonisienne" aux éditions Georges Crès et Cie. Il voyage, s'intéresse au cinéma — ses essais sur le sujet seront regroupés après sa mort dans le recueil intitulé Fonction du cinéma: De la cinéplastique à son destin social (1921-1937), préfacé par Charles Chaplin (Plon, 1953) — et travaille sur des thèmes philosophiques et historiques, notamment sur un Napoléon(1921). A partir de 1923 il collabore à la revue Europe.
Parrainé par Maurice Renard et Georges Duhamel, Élie Faure entre en 1927 à la Société des Gens de Lettres. La même année paraît L'Esprit des formes puis, en 1932, Mon périple et Découverte de l'Archipel, psychologie passionnée des cultures européennes.
Inquiet de la montée du fascisme en Europe, il adhère en 1932 à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires et en 1934 au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Il soutient les Républicains contre Franco lors de la guerre d'Espagne, rend visite aux combattants de Barcelone et de Madrid, et devient en 1936 coprésident du Comité d'aide au peuple espagnol. Ses témoignages sur la guerre d'Espagne seront publiés à titre posthume dans Méditations catastrophiques (2006).
Il réalise parallèlement des émissions sur Radio-Paris où il traite de l'art, du machinisme et de l'urbanisme et collabore à la revue surréaliste Minotaure dirigée par André Breton.
Victime d'une crise cardiaque, Élie Faure meurt à Paris le 29 octobre 1937, à l'âge de 64 ans.
Jean Bruno,
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Paris, mercredi 11 septembre 2024