Poétesse et nouvelliste britannique d'origine néo-zélandaise, Katherine Mansfield — pseudonyme de Kathleen Beauchamp — est née à Wellington (Nouvelle-Zélande) le 14 octobre 1888.
Après avoir passé la plus grande partie de son enfance à Karori, petite ville assez proche de Wellington, elle est envoyée en Angleterre en 1902. Elle y suit les cours du Queen's College de Londres avant de retourner en 1906 en Nouvelle-Zélande où elle reste deux ans. Elle s'éprend d'une de ses amies, Edith Bendall, ce qui provoque un scandale à Wellington. Elle obtient alors de son père une modeste pension qui lui permet d'aller vivre à Londres comme elle le désire, encore que dans une grande pauvreté.
En 1909, elle épouse George Bowden, dont elle se sépare immédiatement (le divorce ne sera prononcé qu'en 1913). Elle effectue un séjour en Bavière, où elle fait une fausse couche, puis publie en 1911 sous le pseudonyme de Katherine Mansfield (nom de sa grand-mère) son premier recueil de nouvelles, Pension allemande, inspiré de son séjour en Allemagne. S'y révèle une personnalité complexe, très difficile à définir, et un style original influencé toutefois par Anton Tchekhov.
Elle publie plusieurs nouvelles dans diverses revues londoniennes. En 1917, elle rencontre Virginia Woolf, avec qui elle sera ensuite souvent comparée. En 1918, elle épouse en secondes noces le critique littéraire John Middleton Murry — qui deviendra l'un de ses futurs biographes (1941) — mais c'est encore un mariage orageux, marqué par de fréquentes et longues séparations. Elle rencontre D. H. Lawrence, qui tracera un portrait d'elle sous les traits du personnage de Gudrun dans son livre Femmes Amoureuses (1920). Lawrence, Murry et Mansfield créent ensemble la revue Signature.
Ses recueils de nouvelles: Félicité (1920), Prélude (1921), Sur la baie (1922), La Garden-Party (1922), La Maison de poupée (1922), Le Nid de colombes (1923), l'imposent à l'attention de la critique et du public, de sorte qu'on la tient bientôt pour l'un des plus grands écrivains de l'époque.
Katherine Mansfield vit les dernières années de sa vie dans le sud de la France, à Bandol puis à Menton. Elle se fait une grande réputation dans les cercles littéraires français, notamment grâce à l'amitié de Francis Carco avec qui elle a eu auparavant une liaison amoureuse. Disciple de Georges Gurdjieff, atteinte de tuberculose, elle se laisse prendre au mirage d'une ascèse au-dessus de ses forces, ce qui hâtera sans doute sa fin. Pour elle, comme pour John Keats, l'existence latente du mal, sa présence subtile, est l'idée dominante par quoi elle se laisse conduire, celle qui modèle sa sensibilité extrêmement vive et qui l'incline à s'abandonner de toutes ses forces à l'instant présent, qu'elle analyse pourtant avec une vigilance et une sûreté extrêmes. C'est par là que son Journal et ses Lettres, publiés à titre posthume en 1927 et 1928, semblent si singuliers. On y trouve tout à la fois la femme et l'écrivain.
Katherine Mansfield est morte à l'Institut Gurdjieff, situé au Prieuré d'Avon, près de Fontainebleau, le 9 janvier 1923, à l'âge de 35 ans.
Mélanie Wolfe,
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